Initié par l’ADEME et porté par EDF R&D

A Dunkerque, grâce à Epiflex , l’économie circulaire concernera aussi l’eau industrielle

L’économie circulaire appliquée aux déchets ou à l’énergie est une réalité depuis des années à Dunkerque. Grâce à la démarche «Epiflex», à laquelle adhère le Syndicat de l’eau du Dunkerquois, elle pourra bientôt s’étendre à l’eau industrielle dont le territoire consomme 22 millions de mètres cubes chaque année.

Fabrice Mazouni (à gauche), directeur, et Bertrand Ringot, président du Syndicat de l'eau du Dunkerquois, exposent la Toile de l'eau© sur laquelle s'appuie Epiflex pour recenser les flux d'eau industrielle du territoire.
Fabrice Mazouni (à gauche), directeur, et Bertrand Ringot, président du Syndicat de l'eau du Dunkerquois, exposent la Toile de l'eau© sur laquelle s'appuie Epiflex pour recenser les flux d'eau industrielle du territoire.

Préserver la ressource en eau. De plus en plus d’industriels y sont sensibles. A Dunkerque, grâce au projet Epiflex financé par l’ADEME, et porté par EDF R&D et les Mines ParisTech avec l’implication des partenaires du territoire (le Port de Dunkerque, la CUD, Polénergie, Ecopal, AGUR…), ils pourraient prochainement être encore plus impliqués dans cette démarche.

L’objectif d’Epiflex est d’aller plus loin encore dans l’économie circulaire qui fonctionne déjà avec succès à Dunkerque depuis de très nombreuses années. 

Comment ? En identifiant de manière beaucoup plus fine les flux de matières qui circulent sur le territoire entre industriels (déchets, CO2 ou hydrogène par exemple…), mais aussi les flux de chaleur fatale industrielle. Avec un enjeu : parvenir à récupérer cette chaleur perdue pour répondre aux besoins de certains process industriels, voire alimenter un réseau de chaleur spécifique destiné aux bâtiments publics ou privés.

Le Syndicat de l’eau du Dunkerquois, qui gère le deuxième plus important réseau d’eau industriel de France avec 22 millions de mètres cubes consommés par an, a souhaité s’intégrer à ce projet afin que l’eau industrielle entre, elle aussi, dans la boucle de l’économie circulaire. 

«L’objectif du projet Epiflex est qu’une partie de la chaleur fatale récupérée chez nos industriels puisse servir à la fabrication de l’eau osmosée dont ils ont besoin pour leur process. Ce à quoi nous répondons : et si plutôt que d’utiliser de l’eau industrielle pour réaliser cette opération, nous utilisions l’eau rejetée par un industriel voisin ? explique Bertrand Ringot, président du Syndicat de l’eau du Dunkerquois. Ainsi, nous serions dans un schéma d’économie circulaire complet, dont jusqu’à présent l’eau ne faisait pas vraiment partie, ce que l’on peut regretter.»

Un tissu économique local gourmand en eau

Le réseau d’eau industrielle du Dunkerquois est alimenté par l’eau de surface non potable prélevée dans le canal de Bourbourg. Il est raccordé à 13 entreprises (bientôt 15 avec les nouvelles implantations des entreprises Clarebout et SNF dans la zone industrialo-portuaire). A lui seul, le sidérurgiste ArcelorMittal consomme 15 millions de mètres cubes par an, notamment pour ses opérations de refroidissement de l’acier. 

«Le projet Epiflex doit nous permettre d’identifier les hypothèses de récupération de l’eau industrielle ainsi que les solutions techniques et financières à mettre en place pour y parvenir. Pour cela, nous disposons d’un outil précieux,  la Toile de l’eau©, réalisée par l’Agence d’urbanisme de Flandre-Dunkerque qui recense déjà les flux d’eau industrielle sur le territoire», précise Bertrand Ringot. Les retours de l’étude Epiflex pour la partie eau industrielle sont attendus dans les prochains mois.