Dans un secteur principalement tenu par des multinationales

A Dunkerque, BenKesKonMange.com se taille une belle place dans le domaine de la livraison de repas à domicile

Le Dunkerquois Julien Rézac a quitté son métier d’opticien 2017 pour ouvrir une entreprise de livraison de repas à domicile. Trois ans après, non seulement il est toujours là mais son activité a même été décuplée.

Julien Rézac a su tirer son épingle du jeu dans le marché ultra concurrentiel de la livraison de repas à domicile.
Julien Rézac a su tirer son épingle du jeu dans le marché ultra concurrentiel de la livraison de repas à domicile.

A Dunkerque, si l’on veut se faire livrer un repas à domicile, on a le choix entre les géants du secteur Just Eat, Uber Eats, Deliveroo (qui vient de s’implanter), mais aussi BenKesKonMange.com, le régional de l’étape qui a ouvert en 2017. 

Son créateur, Julien Rézac, 42 ans, explique : «En 2016, j’ai mis à profit un licenciement économique pour concrétiser un projet qui me trottait dans la tête : un service de livraison de repas à domicile.» 

A l’époque, les géants de ce secteur en plein développement ne sont pas encore dans la place. Julien Rézac prend le statut d’auto-entrepreneur, crée le site internet BenKesKonMange.com (qui sonne très dunkerquois) et loue un scooter électrique ainsi qu’un logiciel pour la gestion des commandes et livraisons. 

Après quelques démarches commerciales auprès des restaurateurs, le concept séduit et, le bouche-à-oreille aidant, la petite entreprise prend son envol. 

Une explosion après le premier confinement 

«Je travaille désormais avec une trentaine de restaurateurs dunkerquois et entre trois et cinq livreurs midi et soir, pour un service qui fonctionne du mardi au dimanche, dans un rayon d’une dizaine de kilomètres autour de Dunkerque», détaille Julien Rézac qui dit vouloir garder une certaine éthique dans ce secteur souvent décrié pour ses méthodes. 

«Mes livreurs sont tous des travailleurs indépendants, mais je leur garantis, pour un temps plein, un chiffre d’affaires autour 20 euros brut de l’heure, plus élevé que ce qui se pratique couramment dans la profession. Pareillement, je fonctionne avec un délai de 45 minutes entre la commande et la livraison pour être sûr que le plat sera correctement préparé et livré», précise Julien Rézac qui a dû faire face, peu de temps après son installation, à l’arrivée des multinationales du secteur. «Bien sûr, cela m’a pris une part de clientèle, mais cette activité est en plein développement, donc, finalement, l’impact a été modéré. J’ai la chance aussi d’être installé dans une ville où faire travailler un local plutôt qu’un géant américain fait sens», apprécie-t-il.

Déjà bien implanté, Julien Rézac a vu son activité exploser lors du premier confinement, ce qui lui a d’ailleurs ouvert les yeux sur l’obligation de faire évoluer son système à court terme. 

«Aujourd’hui, je reste toujours sur une moyenne très haute, notamment depuis la mise en place du couvre-feu à 18 h. Je réfléchis donc à passer en EURL ou en SARL afin de pouvoir embaucher un collaborateur pour m’aider dans la gestion. Je travaille aussi avec une entreprise lilloise à l’élaboration d’un logiciel réalisé sur mesure selon mes besoins. Cela me permettrait d’optimiser les livraisons, les commandes et les tournées, et d’envisager d’agrandir ma zone de chalandise», détaille-t-il. 

A terme, Julien Rézac aimerait couvrir un large secteur allant de la frontière belge à Gravelines et jusqu’à une dizaine de kilomètres dans les terres.