A Calais, le tri des déchets propres et secs évolue

Le centre de tri vu de l'extérieur : "l'enveloppe" n'a pas changé mais la révolution s'est effectuée à l'intérieur...
Le centre de tri vu de l'extérieur : "l'enveloppe" n'a pas changé mais la révolution s'est effectuée à l'intérieur...
D.R.

Au début de la chaîne, tous les déchets sont encore réunis dans le même convoyeur. Très provisoirement...

Un cycle de sept ans : c’est ainsi que Guy Allemand, président du SEVADEC (Syndicat d’élimination et de valorisation des déchets du Calaisis), définit la durée de vie d’un centre de tri des emballages propres et secs. Celui existant avait été inauguré en juin 2004. Huit ans plus tard (une année de gagnée…), l’année 2012 a été celle de la rénovation complète.

Celle-ci s’est déroulée durant l’été. Durant neuf semaines, les déchets du Calaisis n’ont pas été traités sur place mais dirigés sur Noyelles-sous-Lens, ce qui a occasionné une facture de 300 000 euros. A contrario, la revente d’anciennes machines démontées, soit à d’autres collectivités, soit à la ferraille, a généré une recette de 45 000 euros. Quant au personnel, il a participé à la rénovation du bâtiment, notamment au niveau des peintures. L’installation complète du nouveau process a demandé 11 000 heures de travail.

Place nette avait donc été faite pour monter la nouvelle chaîne de tri qui est le fruit de sérieuses réflexions en amont : la préparation du dossier a demandé deux ans. L’accent a été mis sur l’ergonomie : cette nouvelle chaîne permet de réduire le nombre de gestes des “valoristes” de 3 000 à 1 300 par heure. Pour une capacité de 11 000 tonnes de déchets traités par an et par poste de travail, l’investissement a été de 3,2 millions d’euros. Il a bénéficié d’une subvention de l’ADEME à hauteur de 538 597 euros. Un investissement qui “ne changera pas le coût par habitant en 2013“, souligne Guy Allemand.

D.R.

Le centre de tri vu de l'extérieur : "l'enveloppe" n'a pas changé mais la révolution s'est effectuée à l'intérieur...

L’humain reste le garant de la qualité. Lorsque les déchets arrivent au centre de tri, une première séparation mécanique a lieu, qui permet de créer un “circuit court” pour les grands cartons et les bâches plastique. Un autre tri mécanique sépare les corps creux (bouteilles, flacons, boîtes) des corps plats (papiers, petits cartons, journaux, magazines).  Un tri optique affine le processus, notamment en séparant les différentes qualités de plastique. Un overband capte les éléments ferreux et un “courant de Foucault” récupère les éléments non ferreux. Les éléments séparés au cours de ces différentes étapes sont acheminés en cabine où les valoristes effectuent un contrôle pour garantir la qualité des matières : la chaîne a beau être du dernier cri et présenter moult systèmes de tri automatique, le facteur humain reste le garant de la qualité. Enfin, les matériaux triés sont conditionnés pour faciliter leur transfert vers les filières de recyclage et de valorisation.           

Des résultats. A la suite des travaux, le centre de tri a repris ses activités le 3 septembre dernier. Au cours des derniers mois de l’année, seuls 14% des déchets n’ont pas été valorisés. Un chiffre qui permet de porter à 53% le taux de valorisation des déchets du Calaisis, tous déchets confondus. Les essais qui se sont poursuivis durant l’automne se sont avérés concluants, ce qui a permis aux élus de procéder, quelques jours avant Noël, à l’inauguration de ces nouvelles installations le front serein. C’est reparti pour sept ans (ou huit…) ! 

 

Le SEVADEC

Le Syndicat d’élimination et de valorisation des déchets du Calaisis regroupe, outre le centre de tri des déchets propres et secs, une usine de biométhanisation des déchets fermentescibles (cf. La Gazette du 3 juillet 2012), une plate-forme de regroupement du verre, un centre de transfert et un réseau de huit déchetteries HQE.

Le SEVADEC regroupe 63 communes et œuvre dans un bassin de vie de 161 000 habitants. Toutefois, la réforme territoriale en cours va quelque peu l’affaiblir : la dissolution programmée de la communauté de communes de l’Ardresis et de la vallée de la Hem va entraîner le départ de 11 communes vers des structures audomaroises et la perte de 6 000 habitants.

Le SEVADEC emploie une centaine de personnes, dont 40 sont dédiées au centre de tri des déchets propres et secs : 31 valoristes, 4 caristes, 2 contremaîtres, 2 agent de maintenance et 1 responsable.