À Calais, la Paysanne des Mers passe à la cryptomonnaie

Depuis janvier, les clients de l’entreprise calaisienne la Paysanne des Mers peuvent payer leurs achats avec de la cryptomonnaie. Une première dans la région qui étonne et qui détonne.

De g. à dr. : Jean-Christian Giroux, créateur de la marque Paysanne des Mers et sa mère Myriam Pont, dirigeante de l’entité. © La Paysanne des Mers
De g. à dr. : Jean-Christian Giroux, créateur de la marque Paysanne des Mers et sa mère Myriam Pont, dirigeante de l’entité. © La Paysanne des Mers

C’est une première en France. La Paysanne des Mers, entreprise spécialisée dans la vente de produits de la mer à Calais, accepte les paiements en cryptomonnaie. «Depuis janvier, nos clients peuvent payer en monnaie digitale grâce à un partenariat que nous avons noué avec la fintech Lyzi, introduit Jean-Christian Giroux, Créateur de la marque Paysanne des Mers. Aucun magasin de bouche ne s’est encore lancé dans la cryptomonnaie».

Pourtant, payer en cryptomonnaie, lorsque l’on en possède, s’avère être un jeu d’enfant. «Le client vient à la boutique, choisit ses produits, et au moment du règlement, je génère un QR code. Le client va le scanner et au bout de 24/48 heures la somme arrive sur le compte de la boutique, et cela, en euros» détaille Jean-Christian Giroux.

La cryptomonnaie, un moyen de paiement sans commission

Si l’entreprise a décidé d’accepter les paiements en cryptomonnaie, c’est parce que les transactions avec la monnaie digitale ont des avantages. «Par exemple, l’été, de nombreux touristes asiatiques foulent le sol calaisien. Lorsqu’ils viennent acheter des produits en boutique, parfois leurs cartes bancaires ne passent pas, mais surtout, la banque nous prélève une commission assez élevée, met en lumière le Créateur de la marque Paysanne des Mers. Avec la cryptomonnaie, il n’y a pas de commission et pas de plafond.»

Ainsi, si la boutique vend pour 50 euros de produits la mer, elle recevra 50 euros et non pas 45 euros à cause de la commission bancaire, qui peut monter jusqu’à 10 ou 15 % sur le montant total. «Sur des milliers de centimes retirés à chaque transaction, ça compte» estime Jean-Christian Giroux.

Si la cryptomonnaie, ne s’est pas encore fait une place de choix en France (seulement 10 % des Français en détiennent) le créateur de la Paysanne des Mers préfère avoir un coup d’avance. «La BCE (banque centrale européenne, ndlr) va lancer sa cryptomonnaie d’ici en 2026-2027. Dans quelques années nous ne payerons peut-être plus qu’avec de l’argent digital et nous serons prêts. Nous montrons qu’en tant que poissonnerie, nous pouvons évoluer et être à la pointe de la technologie.» Pour le moment, les clients de la Paysanne des Mers, ne peuvent payer en cryptomonnaie qu’au sein du magasin situé à Calais. Mais d’ici la fin de l’année, les paiements en monnaie digitale seront aussi acceptés sur le site internet. «Nous mettons ce service en place, mais ça prend du temps, il faut bien sécuriser le site» confie Jean-Christian Giroux.

La Paysanne des Mers, une entreprise visionnaire

Cette évolution à la pointe confirme l'image de précurseur de la Paysanne des Mers. «Par exemple, en 2019, nous avons créé la première poissonnerie en ligne. C’était un projet ambitieux, car nous avions pour idée de vendre via notre site internet du poisson frais et de l’envoyer dans toute la France en 24/48 heures. Personne n’avait eu cette idée.» À cette époque, l’entreprise était aux prémices de sa digitalisation, mais a été visionnaire. Son service en ligne cartonne toujours aujourd’hui. Rendez-vous dans quelques mois/années pour voir si le pari de la cryptomonnaie était le bon.