Renouvellement urbain

À Calais, la friche des Quatre-Coins en réhabilitation

Le 17 janvier dernier, Natacha Bouchart, maire de Calais, a acté symboliquement la première pelletée du terrassement du futur lotissement des Quatre-Coins, dans le quartier du Vauxhall.

Le 17 janvier dernier, Natacha Bouchart a présenté le futur lotissement des Quatre-Coins. © Aletheia Press/M.Railane
Le 17 janvier dernier, Natacha Bouchart a présenté le futur lotissement des Quatre-Coins. © Aletheia Press/M.Railane

Lancée depuis une décennie dans des opérations de renouvellement urbain dans ses quartiers excentrés, la ville de Calais voit aussi son centre proche être réhabilité par ses opérateurs locaux. Ainsi en est-il pour la friche des Quatre-Coins, dans le quartier du Vauxhall. Ancien terrain de retraitement de bois pendant des décennies, le site Paniez a été mis à plat, puis, désaffecté. Il a servi de squat pendant l’une des crises migratoires que connaît le Calaisis. Évacué à plusieurs reprises, l’ensemble du foncier a été acquis par la ville via l’Établissement public foncier (EPF) et est resté en suspens jusqu’à aujourd’hui.

La complexité de requalification d’une friche

«Il faut voir la complexité de requalification d’une friche. On échange sur ce projet depuis 2013...», relate Natacha Bouchart, maire de Calais. Le 17 janvier dernier, l’élue a acté symboliquement le lancement du chantier du lotissement qui s’élèvera bientôt de ce site. Les travaux de terrassement ont commencé à la fin de l’année dernière et le percement de nouvelles voies amène à une redéfinition de la circulation. Ainsi, l’ensemble du périmètre sera en «zone 30» d’ici l’été prochain.

Ensuite, les travaux de gros œuvres devraient débuter avant la fin de l’année. Réalisés par les deux grands bailleurs sociaux du territoire (Habitat Hauts-de-France et Terre d’Opale Habitat), deux immeubles sortiront de terre d’ici 2026. Chacun des bailleurs a obtenu plus de deux hectares à bâtir, représentant 29 logements pour chacun. Seize maisons individuelles font aussi partie du projet et leur construction s’inscrit dans le même agenda. Notons que la moitié des logements sera dédiée au béguinage.

Le tout sera arboré sur près d’un quart de la surface totale du projet via trois petits parcs paysagers. «On construit un nouveau lieu de vie» souligne encore la maire. Une rue adjacente deviendra également piétonnière et 150 places de parking, six bornes de rechargement pour véhicules électriques sont prévues ainsi qu’une station de vélo Vel’In.

D’autres friches à suivre

Éligible à divers fonds d’état (Friches et FNDAT), la ville s’est lancée sur la base de subventions de 3,2 millions d’euros sur un total de près de 7 millions d’euros. «Cette opération fait l’objet d’un double conventionnement avec l’état. Dans les dispositifs 'Action coeur de ville' et via le contrat de relance. C’est aussi l’avantage du zéro artificialisation. L’État vous accompagnera encore dans vos efforts» a indiqué Véronique Deprez-Boudier, sous-préfète de l’arrondissement de Calais.

Comme ultime vestige du passé, le long de la rue des quatre coins, la façade d’une ancienne usine de Dentelles, classée par les Architectes des bâtiments de France (ABF), seule perdurera. Plus loin, au bout de la rue, se trouve le site des Salines où siège le dentellier Desseilles, qui appartient à la ville. Il s’est très largement vidé de ses activités, formant encore de futures friches pour étendre la ville.