A Calais, Interor investit et poursuit son développement

Après avoir tourné la page familiale et être entrée dans le groupe de participations Turenne, l’entreprise de chimie fine calaisienne Interor vient de recevoir un soutien financier par le biais du plan de relance de l’Etat. Un investissement qui génère de l‘emploi. 

Geoffroy de Waroqueaux, dirigeant d’Interor, et Véronique Deprez-Boudier, sous-préfète de Calais. (© Aletheia Press / MR)
Geoffroy de Waroqueaux, dirigeant d’Interor, et Véronique Deprez-Boudier, sous-préfète de Calais. (© Aletheia Press / MR)

Interor ne fêtera pas son demi-siècle sous l’égide de la famille Ratti-Guillot qui a présidé à ses destinées et développée depuis le début des années 70. Reprise par Turenne Groupe en décembre dernier, elle est désormais dirigée par Geoffroy Waroqueaux, présent également au capital avec d’autres cadres du groupe. Nord capital investissement et la Bpi ont également accompagné l’opération. Celle-ci s’inscrit dans un climat économique favorable pour le fabricant de matières intermédiaires organiques pour le domaine de la santé.

Depuis trois ans, Interor est passée de 115 à 145 salariés. Le retour d’une partie des productions des industries chimiques et pharmaceutiques en Europe, conséquence de la période de pénurie qu’a vécue la France sur certains médicaments, a également donné à Interor l'opportunité de changer d’échelle avec Turenne. L’usine de Calais «poursuit un plan d’investissement de 3,5 millions d’euros, explique le nouveau PDG. A force d’entendre parler du plan de relance, on a fini par déposer un dossier qui comprend un axe économique, de productivité, de digitalisation et sécurité-environnement. La chimie doit être vertueuse».

Un soutien de 1,1 M€

En visite sur le site, la sous-préfète de Calais, Véronique Deprez-Boudier, a précisé l’importance du soutien de l’Etat : «1,1 million d’euros». Cela servira à poursuivre le plan d’investissement de 3,4 millions d’euros d’Interor. «C’est la reconquête de notre compétitivité, c’est le but du plan de relance», rappelle la représentante de l’Etat. «L’ambition du projet d’Interor est de participer à l’effort de relocalisation d’intermédiaires organiques intervenant dans la synthèse d’actifs pharmaceutiques. Le projet constitue une démarche globale résolument tournée vers la modernisation de l’industrie, plus productive, plus moderne, plus vertueuse d’un point de vue environnemental, plus automatisée grâce à la modernisation des outils de production et au lancement de produits nouveaux, intermédiaires pharmaceutiques (cardiologie, antidiabétiques...) issus de la R&D», apprend-on auprès des services de l’Etat.

Le projet Leonardo a permis l’acquisition de nouvelles cuves sur le site calaisien. (© Aletheia Press / MR)

Projet Leonardo

Sur le site calaisien, avec le projet Leonardo, l’entreprise va procéder à l’extension d’un bâtiment déjà dédié aux opérations laborantines. Cela donne lieu à l’arrivée d’un nouvel ingénieur et d’un technicien. En tout, sept personnes sont amenées à travailler en recherche et développement. Une partie du soutien de France relance ira aussi dans la sécurisation des installations (comme l’obtention de nouvelles cuves et la réalisation de nouveaux espaces de stockage des matières inflammables).

Enfin, un nouveau bâtiment de 400 m² sera réalisé courant 2022 pour une mise en service début 2023. Interor travaille essentiellement à façon pour des groupes pharmaceutiques pour 75% de son activité. L’entreprise escompte une croissance comprise entre 5 et 10% en 2021 et facture plus de 30 millions d’euros.