À Béthune, un million d’unités seront produites par Black Star d’ici 5 ans

Prolonger la durée de vie des pneus, telle est la genèse du projet Leonard et l’ambition partagée par Black Star et Mobivia. Le Groupe souhaite, en effet, faciliter l’accès à une mobilité plus vertueuse, moins carbonée, et donc à favoriser l’émergence de solutions innovantes autour du traitement des produits usagés. Seul fabricant Français de pneus reconditionnés, Black Star s’appuie quand à lui sur le rechapage, un procédé industriel éprouvé qui apporte une réponse immédiatement actionnable aux enjeux environnementaux de l’industrie… sur un marché de niche. Et l’annonce de la fermeture, en 2020, de l’usine Bridgestone de Béthune, marque le début de l’histoire.

Un investissement global de 6 M€

En juillet 2021, les deux entités signent un accord pour la création d’une unité de collecte, de tri et de reconditionnement de pneus de tourisme sur l’ancien site industriel Bridgestone à Béthune. Avec un double objectif : réindustrialiser et conserver en France le savoir-faire métier, et promouvoir un pneu multi-vies grand public, avec la plus faible empreinte carbone du marché. Président de Black Star, Jean-Baptiste Pieret explique : «220 millions de pneus se montent et démontent chaque année en Europe, soit environ 6 millions de tonnes de CO2 chaque année pour les produire, l’équivalent annuel des émissions en CO2 d’une ville de 500 000 habitants ! Mais le monde change et ce pneu est une réponse immédiate à l’économie bas-carbone. Nous avons fait le pari de conserver sur ce site un savoir-faire historique, tout en basculant dans une économie circulaire… nous avons maintenant une responsabilité collective de réussite !» 

Soutenu par les collectivités et l’Etat, ce challenge industriel s’appuie sur un outil industriel de qualité et unique dans l’industrie du rechapage, et «d'un bassin d’emploi avec des milliers de collaborateurs qui connaissent le pneu». En s’appuyant sur ce savoir-faire des ex-employés de Bridgestone, sur des machines repensées pour le projet et de nouvelles, pour un investissement global de 6 millions €, la production a pu démarrer en janvier 2022… et les premiers pneus reconditionnés de la marque Leonard sont commercialisés depuis lundi dans le réseau de distribution de Mobivia en France (Norauto, Auto 5, ATU, Midas) et en Europe, et le seront dans les prochaines semaines par d’autres enseignes de distribution spécialisée.

Et Laurent Cabassu, directeur général de Black Star, d’ajouter : «L’humain est au centre du process de fabrication puisque certaines tâches ne peuvent être réalisées qu’à la main avec notamment 15 points de contrôle non mécanisables. Black Star fait le pari du réemploi et promeut un pneu offrant la plus faible empreinte carbone du marché puisque le pneu reconditionné permet de réaliser 80% d’économies de matières premières et jusqu’à 63% de gain en CO2 lors de sa fabrication». 

Il poursuit : «À pleine charge, soit d’ici 4 à 5 ans, l’ambition est de produire un million de pneus par an à Béthune (250 000 la première année) pour 200 salariés. Nous employons aujourd’hui 58 personnes, dont une trentaine d’anciens salariés de Bridgestone, nous devrions être 70 d’ici l’été. Nous sommes fiers de participer à la réindustrialisation du territoire et de créer des emplois durables et non délocalisables !» Trois gammes de produits et 80 références de pneus seront disponibles à terme, pour «des performances équivalentes à celles des marques premium du marché» dixit Bertrand Saint-Supéry, directeur QHSE de Black Star, «une garantie fabricant de 4 ans et une couverture de 70% du marché».

Revaloriser des déchets 100% locaux

Le process de fabrication du pneu Leonard, unique en son genre, revalorise des déchets 100% locaux. 7 500 unités entrent chaque semaine et 20% des pneus usés sont reconditionnés en s’appuyant sur des mélanges de gomme exclusifs et élaborés conjointement avec des professionnels du caoutchouc. Leur extrusion respecte des dimensions précises afin de garantir une parfaite régularité de la circonférence du produit fini, tandis qu’une feuille de liaison constituée de caoutchouc naturel permettrait d’obtenir une résistance à l’arrachement du nouveau matériau supérieur de 30 à 80% par rapport au procédé orbitread. Un outil industriel de pointe avec 65 presses que «Black Star n’aurait pu s’offrir» assure Laurent Cabassu. Pour le plus grand bonheur de toute une ville, d’un territoire et de ses habitants…