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À Amiens, Shaka entend simplifier et rendre durable l’investissement immobilier locatif

La start-up propose un service clé en main et durable aux investisseurs à la recherche d’un bien immobilier à acquérir en vue de la location. Dans le packaging proposé, une rénovation énergétique qui sécurise l’investissement dans la durée.

Les fondateurs ont fait le choix de ne pas procéder levée de fonds. Ils privilégient une croissance modérée et collaborent avec des artisans, des diagnostiqueurs, des agents immobiliers locaux. ©Shaka
Les fondateurs ont fait le choix de ne pas procéder levée de fonds. Ils privilégient une croissance modérée et collaborent avec des artisans, des diagnostiqueurs, des agents immobiliers locaux. ©Shaka

En mars 2021, Simon Vandendriessche et Nicolas Delelis lancent leur start-up Shaka Invest à Amiens. Leur idée ? Proposer un service clé en main et durable aux investisseurs à la recherche d’un bien immobilier à acquérir en vue de le louer ensuite. 

« L’immobilier ancien est souvent la meilleure solution qui présente des rendements intéressants. Il s’agit de logements, en cœur de ville, faciles à louer », souligne Simon Vandendriessche. Un projet qui nécessite de bien cibler les villes et les quartiers et, très souvent, de procéder à une rénovation, sans perdre de vue un impératif de rentabilité.

Shaka garantit un DPE classé D ou supérieur. ©Shaka

Lever les freins

Des critères multiples qui peuvent faire douter de la faisabilité d’un tel projet. D’autant plus dans un contexte réglementaire en pleine évolution. En effet, avec la loi climat et résilience du 22 août 2021, la location de logements énergivores devient progressivement interdite à partir du 1er janvier 2023. 

Les Diagnostics de performance énergétique (DPE) classés F et G, dont le calcul a été révisé, sont les premiers dans le viseur des mesures. Des impératifs réglementaires que Shaka Invest intègre à sa démarche à toutes les étapes. « Nous trouvons le bien, nous accompagnons le client dans sa recherche de financement, et lors de la phase d’acquisition. Ensuite, nous pilotons la rénovation, y compris énergétique, réalisons l’ameublement et la gestion locative », résume Simon Vandendriessche.

Une prestation complète qui a pour objectif de lever les freins en toute sécurité. « Certains clients, très éloignés, n’ont jamais visité leur bien. Nous avons travaillé avec des vidéos, des photos et sur plan », remarque le cofondateur. 

L’entreprise accompagne de façon individualisée et s’engage à l’obtention d’un DPE classé D ou supérieur, après rénovation. Par ailleurs, elle balise toutes les aides accessibles aux bailleurs et collabore avec des professionnels RGE. Pour cette mission (hors gestion locative), les honoraires de Shaka s’élèvent à 7% du montant du projet (comprenant l’acquisition, les travaux et l’ameublement).

27% des émissions de GES

« Nous avons lancé notre entreprise, il y a un an et demi, juste avant les annonces faites pour interdire les logements énergivores. J’étais convaincu, pour ma part, que le Gouvernement irait dans ce sens, mais les gens nous riaient au nez quand nous parlions de rénovation énergétique », se souvient le responsable. 

Aujourd’hui, la demande est réelle. « Nous avons lancé 17 dossiers la première année. Sur les cinq premiers mois de notre seconde année d’activité, nous en avons lancé 20 », constate-t-il. Une équipe de cinq personnes a ainsi géré des projets avec un budget global allant de 150 000 à un million d’euros, réalisés, en moyenne sur neuf à douze mois. 

Concrètement, « il faut compter un apport personnel de 10% du montant du projet. La rentabilité brute est au minimum de 7%, hors Île-de-France ». À la suite de plusieurs sollicitations, les cofondateurs réfléchissent à proposer leurs services à des investisseurs ayant déjà acquis leur bien.

En parallèle, Shaka a étendu sa présence dans le nord-ouest de l’Île-de-France et à Montpellier. « Si Montpellier est deux fois plus grande qu’Amiens, les deux villes présentent des similitudes, note Simon Vandendriessche. Les prix, selon les quartiers, sont plutôt contenus par rapport à des agglomérations proches, elles sont dynamiques, comptent de nombreux étudiants et sont bien connectées à Paris. » 

Un combo gagnant pour dénicher des logements qui ont du potentiel et seront loués rapidement. Mais, avec son entreprise, Simon Vandendriessche, veut aussi faciliter la transition écologique. « Les logements sont responsables de 27% des émissions de GES, se désole-t-il. Un tiers du parc locatif est dans une situation catastrophique, avec de vraies passoires énergétiques » Le chantier de la rénovation énergétique est donc loin d’être achevé.