Économie
40 000 défaillances d’entreprises sont à prévoir en 2022
Depuis le premier trimestre 2022, près de 10 000 défaillances d’entreprises ont déjà été recensées. Selon leur étude, AU Group et EY en prévoient 30 000 de plus d’ici la fin de l’année. Entre conflit russo-ukrainien et remontée de la pandémie, il faut s’y attendre. La région n’échappe pas à la règle...
40 000 ! C’est le nombre de défaillances d’entreprises prévues par AU Group, courtier-conseil en garantie et financement du poste client et EY, leader mondial de l’audit, du conseil, de la fiscalité, du droit et des transactions, selon leur étude publiée le 13 avril. Une hausse de 40 % comparé à 2021. À peine remise (ou presque) de la Covid-19, l’économie française va continuer à être pénalisée. La guerre en Ukraine en est la cause principale. En 2022, elle amputerait, selon cette étude, la croissance française de 0,5 à 1,1 %. Sans cette crise, le PIB français aurait progressé de 3,9 %. Avec le prix du pétrole, il augmenterait de seulement 2,8 à 3,4 %. Pendant la crise Covid, ce sont les services qui avaient été les plus touchés. Cette fois-ci, l'industrie sera la plus impactée. Avant la guerre, elle rencontrait déjà des difficultés d'approvisionnement liés à la circulation des matières première. Selon les économistes, les PME/PMI seront les plus touchées malgré les premiers gestes du plan de résilience annoncé par le Premier ministre le 16 mars 2022 pour soutenir les entreprises.
Les grands enseignements de l’étude
Les experts interrogés s’accordent à dire que le niveau actuel des défaillances en 2021 ne peut pas refléter le fonctionnement normal d’une économie en sortie de crise Covid. Les deux années précédentes auront été exceptionnelles avec un niveau de défaillances en forte baisse. Seulement 28 000 procédures collectives réalisées en 2021 soit une baisse de 45 % par rapport à 2019. 2022 ne sera pas identique ! 40 000 défaillances en France sont prévues. On remarque que sur 105 entreprises dont le chiffre d’affaires est supérieur à 10 M€ et qui sont entrées en procédure l’an dernier : 23 proviennent du BTP, 15 font partie des métiers de services et 13 sont des entreprises de commerce de gros. Le BTP est donc à nouveau le plus sinistré. C’est aussi le cas dans le Grand Est. Par exemple, Peintures Réunies, Together Industry France ou Eurobrillance font partie des entités légales ayant fait face à des défaillances en 2021 dans la région. À partir de 2023, un retour aux alentours de 50 000 défaillances est à prévoir. L’État se dit prêt à faire face à cette remontée en flèche.
Max RAGAZZI