3 questions à ... Alain Scopel
Le ministre de l’Intérieur Bernard Cazeneuve a proposé en juin d’accélérer l’obtention du permis de conduire. Ce n’est pas du goût des inspecteurs de l’examen, qui annoncent une grève illimitée à partir du 9 septembre. Alain Scopel, délégué en Lorraine du Snica-FO, le syndicat majoritaire dans la profession, nous explique les raisons de la grogne.
1. Que veut changer la réforme ?
Alain Scopel : Elle veut retirer aux inspecteurs la surveillance de l’examen du code de la route, réduire de 3 minutes l’épreuve du permis de conduire pour passer à 13 examens quotidiens au lieu de 12 aujourd’hui, ou encore nous décharger des épreuves pratiques du permis poids lourd…
2. Pourquoi vous y opposez-vous ?
A.S. : Le but officiel est de réduire les délais d’attente pour les candidats. Mais les délais sont souvent une question d’organisation interne aux auto-écoles. Elles ont par ailleurs droit à un nombre de places à l’examen calculé en fonction des résultats de leurs candidats. La réforme vise à leur donner plus de créneaux. Mais plus elles en auront, plus tôt elles présenteront les candidats, et plus ceux-ci auront des chances de rater leur permis…
3. Quelles seront les conséquences pour les auto-écoles ?
A.S. : Ce sera la mort des petites structures ! Elles devront, apparemment, avoir une piste goudronnée pour le permis moto, ce qui est très coûteux. La certification ISO va devenir obligatoire. Enfin, la réforme qui prévoit que des centres d’examens privatisés traitent directement avec les candidats va les priver d’une rentrée d’argent : car ce ne sont pas les heures de conduite qui leur permettent de faire de la marge mais souvent les frais de gestion des dossiers.