28 semaines pour un nouveau projet professionnel

Lancée peu avant le confinement, la première promotion formée par la nouvelle association Z a été présentée au public à la rentrée. Dix-sept jeunes éloignés de l'emploi et salariés en reconversion arrivent au bout de plusieurs mois de formation aux métiers du numérique.

28 semaines pour un nouveau projet professionnel

Une carrière professionnelle ne file pas toujours droit. C’est ce qui a inspiré le nom de l’association «Z».

Sur le marché de l’emploi, on trouve autant de jeunes issus de quartiers prioritaires de la politique de la ville que de salariés en voie de reconversion. Ces deux profils, ainsi que les embaucheurs, sont confrontés au même enjeu : celui de la transition numérique des entreprises.

Dans la région, 26 000 postes seront à pouvoir dans le numérique d’ici 2023, mais seulement 2 000 personnes sont formées à ces métiers chaque année sur le territoire. «D’un côté, des entreprises recherchent désespérément des talents. De l’autre, le taux de chômage devrait atteindre des niveaux records. Le constat est ahurissant quand on voit nos jeunes qui baignent dans le numérique», résume Vanessa Veracx, leader Z.

Son association vise à redistribuer les cartes en formant et en insérant 400 personnes dans la nouvelle économie d’ici 2023. Une première promotion a été lancée en mars dernier. Tout le processus d’apprentissage a été maintenu malgré le confinement. Les 17 candidats arrivent alors à bout de leurs 28 semaines de coaching.

La mixité dans l’air du temps

La mixité est le mot d’ordre de l’association Z : «D’abord sur le plan social, car un tiers des places dans nos promotions est réservé à des jeunes éloignés de l’emploi. Les deux tiers restants correspondent à des salariés de nos entreprises partenaires qui souhaitent se reconvertir pour intégrer un pôle numérique. En découle une mixité des âges, car il faut rappeler que la technologie n’est pas réservée qu’aux moins de 25 ans. La mixité homme/femme reste aussi un engagement important…», énumère Vanessa Veracx.

Cette mixité se retrouve aussi dans l’organisation pédagogique du programme. Quatre premières semaines, dispensées par l’association Les Déterminés, servent à réactiver la confiance en soi et le savoir-être en entreprise chez les personnes éloignées de l’emploi. Elles sont donc facultatives pour les personnes en reconversion. Suivent 12 semaines de formation numérique, dispensées par Fewlines, pour apprendre à coder. Enfin, interviennent 3 mois d’immersion en entreprise (aujourd’hui chez Boulanger, Decathlon, Adeo-Leroy Merlin et Norauto) pour une prise en main du poste sous la houlette d’un parrain, avec une perspective d’embauche à la clé. «Notre objectif est forcément qu’il y ait un taux de 100% d’emplois à la fin», précise la leader de l’association.

400 formés dans la région d’ici 2023

La formation coûte 21 000 euros par jeune. Elle est financée par la Région, qui a attribué 72 000 euros au démarrage de l’association, mais aussi par Pôle emploi, des mécènes et les entreprises partenaires.

«L’investissement est justifié, car l’équipe Z fait du sur-mesure», indique le président de Région. En effet, l’association revoit ses formations tous les six mois pour coller aux attentes des embaucheurs. «On parle beaucoup de l’industrie sur notre territoire, mais il n’y a pas que ça. Et même les entreprises qui vont bien sont touchées par ces mutations», continue Xavier Bertrand.

La promotion en cours ne compte que 17 personnes : 8 jeunes et 9 salariés en reconversion. L’objectif est de lancer deux à trois promotions de 24 candidats par an. La prochaine débutera en novembre.

«D’un côté, des entreprises recherchent désespérément des talents. De l’autre, le taux de chômage devrait atteindre des niveaux records.»