27 propositions pour lutter contre la surpêche
Jean-Pierre Pont, député de la 5e circonscription du Pas-de-Calais a produit un rapport contenant 27 propositions pour lutter contre la surpêche et réduire l'impact de l'homme sur les mers et les océans. Le rapport, intitulé «Une pêche durable pour l’Union européenne», a été présenté le 17 juillet en commission des affaires européennes de l'Assemblée nationale.
En France, 27% des stocks de poisson sont surexploités et la pêche va jusqu’à presque 60% dans l’Atlantique nord. Chacun a son rôle à jouer dans la lutte contre la surpêche : les pêcheurs bien sûr – le député, né au Portel, veut introduire des quotas –, mais aussi les consommateurs, que l’élu veut mieux informer, et les industriels de l’agroalimentaire. L’information, d’ailleurs, est primordiale selon le député : «Les marins pêcheurs sont de plus en plus conscients de la situation et de la nécessité de mettre en place des solutions. Mais la Commission européenne n’ouvre pas suffisamment ses décisions ; les gens ne sont pas assez au fait de ce qui fait prendre une décision par la Commission européenne. On demande davantage de clarté afin que les marins pêcheurs soient au courant de ces décisions et de comment elles sont prises.»
Les quotas : une arme efficace ?
Pour l’élu, les quotas, s’ils ont des limites, sont une solution efficace pour lutter contre la surpêche. Celui qui a produit le rapport raconte : «En Méditerranée, nous sommes allés à Sète, les pêcheurs sétois demandent les quotas pour sauver leur pêche.» Et l’élu d’ajouter : «Les quotas fonctionnent. Le thon rouge, par exemple : toutes les ONG demandaient de ne plus le pêcher. Les quotas de thon rouge ont quasiment doublé parce que tout le monde a fait extrêmement attention.»
Jean-Pierre Pont demande donc l’introduction de quotas, ainsi que la programmation de ceux-ci sur plusieurs années. Selon lui, il faudrait exiger que la Commission et le Parlement européens justifient les taux admissibles de capture quand ceux-ci diffèrent des avis scientifiques. Le rapport parlementaire le souligne : en 2018, «41% des TAC adoptés par le Conseil en 2018 étaient supérieurs aux avis scientifiques».
Vers la création d’un label européen ?
Par ailleurs, le député réclame la création d’un label européen de pêche durable afin d’informer au mieux les consommateurs. «De la même façon que les produits terrestres, il faut mettre en place une information efficace auprès du consommateur, qui a son rôle à jouer. Il faut faire attention à la saisonnalité, la provenance, la façon dont le poisson est pêché, se renseigner sur les stocks… Il faudrait avoir un label européen. Nous verrons s’il est appliqué, mais il serait intéressant que le consommateur puisse se tenir informé.»