2020, une année de mobilisation exceptionnelle pour Bpifrance

Bpifrance a présenté début avril son bilan pour 2020 : l'année a été marquée par une mobilisation exceptionnelle pour soutenir les entreprises touchées par la crise. Et 2021 s'inscrit dans la même lignée avec, en plus, un accent mis sur la digitalisation et sur l'environnement.

L'environnement sera la grande priorité de Bpifrance Hauts-de-France en 2021. © treety
L'environnement sera la grande priorité de Bpifrance Hauts-de-France en 2021. © treety

C'est par visioconférence que Yannick Da Costa et Sébastien Robert-Charrerau, directeurs régionaux, ont présenté le bilan d'activité de Bpifrance Hauts-de-France ce 1er avril. Particulièrement éprouvante en raison de la crise sanitaire, 2020 a été marquée par une mobilisation inédite pour soutenir les – très nombreuses – entreprises fragilisées. «Il faut remercier l'ensemble de la place bancaire pour sa réactivité dans ce contexte», a indiqué Sébastien Robert-Charrerau.

Lequel est revenu sur les dispositifs propres à Bpifrance, venus compléter le Plan relance de l'État, qui a bénéficié à 43 entreprises des Hauts-de-France, pour un montant de 45 millions d'euros. «Nous avons développé de notre côté des prêts dits 'patients', qui laissent jusqu'à deux années de délai aux entreprises pour les remboursements. Cela leur permettra de se remettre doucement de la crise.» Dès le mois de mars, 288 millions d'euros de prêts de soutien à la trésorerie «spécial crise» ont ainsi été octroyés à 579 entreprises.

Un accompagnement global

Sur le volet financement dans son ensemble, l'activité a été très intense en 2020 pour Bpifrance qui annonce 677 millions d'euros injectés. L’activité de fonds propres a, quant à elle, permis la mobilisation de 40 millions d'euros d’interventions directes au capital des entreprises et indirectes au service de l’écosystème des Hauts-de-France des fonds d’investissement.

Pendant ces derniers mois difficiles, la Banque publique d'investissement a également soutenu les entreprises de manière plus globale en insistant sur le rebond et sur le digital. En complément des accélérateurs et des missions de conseil, l’accompagnement ponctuel, via le e-learning et les autodiagnostics numériques, s’est par ailleurs fortement développé. «On ne fournit pas que de l'argent. On aide aussi les entreprises à déverrouiller leur potentiel de croissance, à se structurer, se solidifier et à grandir de manière pérenne», résume Yannick Da Costa.

«Nous allons, cette année encore, consacrer une grande partie de notre activité au Plan de relance car la crise n'est pas terminée...»

L'activité de garantie est en recul par rapport à 2019, avec 222 millions d'euros (-26%). «Cela s'explique par le fait que les PGE ont pris le relais», précise le directeur régional. «La construction par Bpifrance d'une plateforme dédiée a permis de garantir, via les réseaux bancaires, 37 933 prêts en Hauts-de-France pour un total de 7 milliards d'euros de prêts.» Sur le plan international, l'activité est également en baisse en raison de la crise sanitaire.

Côté innovation, l'activité a, quant à elle, été multipliée par deux par rapport à 2019, pour atteindre 142 millions d'euros, octroyés à 385 entreprises pour un total de 494 millions d'euros de programmes financés. Cette augmentation est due au "Prêt soutien innovation" et à une politique de soutien massif aux secteurs industriels du Plan de relance qui ont permis à 43 entreprises de bénéficier d'un financement pour un total de 35 millions d'euros.

Sébastien Robert-Charrerau, directeur régional de Bpbifrance Hauts-de-France. © Bpifrance

Un accent sur l'écologie

Les perspectives de Bpifrance pour 2021 restent inchangées : continuer à soutenir massivement les entreprises de la région à travers ses différents métiers. «Nous allons, cette année encore, consacrer une grande partie de notre activité au Plan de relance car la crise n'est malheureusement pas terminée...» assure Sébastien Robert-Charrerau.

À ces missions traditionnelles s'ajoutent le développement de nouveaux axes comme la digitalisation, notamment à travers la Fintech, le tourisme, sur lequel la région «a un vrai savoir-faire», la culture, avec le plan Touch, qui soutient les entreprises du secteur, et l'environnement qui sera la grande priorité de cette année. «On remarque que les chefs d'entreprise se sentent concernés par la question, mais qu'ils sont souvent désorientés pour opérer leur transition. Pour les y aider, nous allons mettre en place différents outils comme le Diag Ecoflux qui permet de trouver des solutions afin d'optimiser les coûts tout en réduisant les pertes d'énergie», poursuivent les directeurs régionaux. En parallèle, les chefs d'entreprise engagés dans cette transition pourront également se regrouper au sein du Coq vert, une communauté permettant d'échanger, d'entraîner et de développer les bonnes pratiques.

D'excellentes relations avec la Région

«Notre partenariat avec la Région est historique et puissant et nous avons la chance d'avoir un président très impliqué sur le plan économique, ce qui nous permet d'aller encore plus loin dans nos projets», se félicite Yannick Da Costa. «Une bonne partie de nos métiers se retrouve boostée grâce à cette coopération. C'est une réelle chance pour les entreprises de notre territoire». 714 entreprises des Hauts-de-France ont ainsi pu bénéficier de ces dispositifs partenariaux en 2020, pour un montant total de 160 millions d'euros. «Ces mesures de soutien ont notamment pris appui sur la garantie régionale des prêts bancaires, dont la quotité maximale a été portée à 80% et sur sur le Prêt Rebond Hauts-de-France. La Région nous permet aussi d'accéder à des fonds européens comme le Feder», ajoute Sébastien Robert-Charrerau.