2018, un bon millésime pour les investissements étrangers en France
Projets industriels, centres de recherche et développement… en 2018, le nombre d’investissements étrangers – surtout européens – a augmenté en France, par rapport à l’année précédente (+ 2 %). Avec quelque 30 300 emplois à la clé.
2018 restera dans les mémoires comme un bon millésime, en matière d’investissements étrangers en France. C’est ce que révèle le «bilan 2018 des investissements internationaux en France», publié le 4 avril par Business France, entité publique chargée de faire la promotion de la France à l’étranger. Au total, donc, l’an dernier, 1 323 décisions d’investissements ont été recensées, soit une hausse de 2 % par rapport à 2017. Elles ont permis la création de 30 302 emplois. Ce chiffre est en baisse par rapport à l’an dernier (33 489 emplois), «en raison d’une moindre reprise de sites en difficulté, et donc, d’emplois sauvegardés», explique Business France. Parmi les types d’investissements, les décisions de nouvelles implantations ont largement progressé l’an dernier. Et ces 741 projets (contre 651, en 2017) pèsent pour plus de la moitié des investissements. En complément, Business France recense 500 extensions de projets existants, à l’origine de 15 588 emplois (soit 50 % de l’ensemble des emplois créés par les investisseurs étrangers). Autre constat, les investissements étrangers se sont dirigés vers différents types de projets, recherche et développement (R&D) ou production. Les investissements qui concernent les activités de production sont les premiers contributeurs d’emploi : 320 projets ont généré ou maintenu 11 295 emplois, soit 37 % de l’emploi total. Parmi les entreprises qui ont investi dans l’Hexagone, figure par exemple Flex-N-Gate, équipementier automobile américain. Après avoir racheté, en 2016, des sites de Plastic Omnium, il a recruté l’an dernier 20 personnes supplémentaires dans son usine d’Audincourt en Bourgogne-Franche-Comté. Moins pourvoyeuses d’emplois mais stratégiques, les décisions d’investissements dans les fonctions de R&D, ingénierie et design ont elles aussi progressé. En 2018, elles représentent 129 projets concernant 2 793 emplois, soit 3 % de plus que l’année précédente. Par exemple, l’américain Uber a créé le centre de technologies avancées de Paris (ATCP), premier centre de R&D d’Uber en dehors de l’Amérique du Nord. La société a annoncé qu’elle allait investir 20 millions d’euros au cours des cinq prochaines années, pour développer de nouvelles technologies dans le domaine de la mobilité urbaine. On passe à une autre échelle avec SAP, le géant allemand du logiciel : il a annoncé un projet d’investissement de plus de 2 milliards d’euros sur cinq ans, en faveur de l’innovation.
Avant tout, des investissements européens
De plus en plus, les investissements étrangers créateurs d’emplois en France proviennent d’Europe. C’est le cas de 61 % d’entre eux, contre 58 % l’année précédente. En revanche, par pays, ce sont les entreprises américaines qui arrivent encore en tête (18 %), suivies des allemandes (14 %) et des britanniques (9 %). Et si le nombre de projets américains reste stable, les investissements britanniques affichent le record d’augmentation de l’année (+ 33 %), en particulier dans les secteurs du conseil et de l’ingénierie et des services financiers, en lien avec le Brexit. Les investissements suisses, eux, ont progressé de 22 %, en particulier dans les activités de production. Mais toutes les régions et les types de territoires de l’Hexagone n’accueillent pas les investissements internationaux de manière égale. En termes de régions, l’Île-de-France, l’Auvergne-Rhône-Alpes, les Hauts-de-France, la Nouvelle-Aquitaine, l’Occitanie et le Grand-Est concentrent les trois quarts des décisions. Et la répartition des projets illustre «la force d’attraction des grandes métropoles.» C’est en particulier le cas de Paris qui attire les géants de la technologie américaine. Cisco, équipementier de réseaux, a prévu d’investir 60 millions d’euros dans la recherche et l’innovation essentiellement, en région parisienne. C’est également la principale destination des investissements de Google et Microsoft. Toutefois, «les décisions d’investissements ne se concentrent pas dans les très grandes agglomérations. En effet, 40 % des projets sont localisés dans des agglomérations de moins de 200 000 habitants.» Ainsi, l’entreprise espagnole Garnica, spécialisée dans la fabrication de panneaux de contreplaqué, a choisi de s’implanter dans l’Aube, près de Troyes, pour installer une nouvelle usine de 40 000 m², avec un investissement initial prévu de 40 millions d’euros. Quant à Sakata seed, premier producteur japonais de semences de légumes et de fleurs, il a opté pour la région des Pays de la Loire, à Angers, sur un ancien site de Syngenta. L’investissement projeté s’élève à 5,9 millions d’euros, pour 20 emplois normalement créés d’ici 2020.