Pour former les talents de demain
Zobel mise sur l’alternance et son École de la Production
Face au manque d’attractivité des métiers de l’industrie et à la pénurie de talents qui en découle, la société Zobel a déployé une politique de formation en alternance avec notamment la création de son Ecole de la production en octobre 2019.
C’est en 1976 qu’Hubert Zobel, après avoir quitté son poste de professeur de langues pour se tourner vers le commerce, décide de créer l’entreprise éponyme. Et c’est dans un garage de Fleurbaix que débute l’histoire. Si rien ne prédestinait cet autodidacte à se lancer dans la boulonnerie et la visserie, ses aptitudes pour les langues vivantes et le commerce vont se révéler précieuses pour le développement de l’entreprise qui, rapidement, s’ouvre à la fabrication et conquiert de nouveaux marchés dans l’industrie, la chimie et l’énergie. Une croissance bâtie atour de valeurs humaines, perpétuées par Yann Zobel et inscrites dans l’ADN de l’entreprise.
Le recrutement, une problématique récurrente
En 2018, la société fleurbaisienne intégrait un nouveau bâtiment dans la zone d’activités du Bois et investissait dans l’industrie 4.0. «Zobel est une startup de 44 ans… nous devons aller vite, avoir des idées, innover dans la vente et vendre des services» explique Julien Taccoen. Aujourd’hui, elle emploie 50 salariés et dispose d’une seconde usine dans le Gard, dont l’activité est assurée par une vingtaine de salariés. Toutefois, comme la majorité des acteurs de l’industrie, Zobel est confronté à des difficultés de recrutement. «L’industrie jouit d’une mauvaise image et nous devons faire face à un manque d’attractivité de nos métiers. Les métiers de la maintenance et de technicien sont en tension, il n’y a quasiment plus de formation et certaines entreprises ne tournent plus à cause de ça. L’enjeu est donc de recruter des talents et de leur permettre d’évoluer… Il n’y a pas de précarisation de l’emploi au sein de notre société, la majorité de nos salariés sont en CDI».
Pour fidéliser ses salariés, la responsabilité sociétale est au coeur de la stratégie de l’entreprise, dans la continuité des valeurs familiales qu’elle défend depuis sa création. Au-delà, Zobel s’appuie sur l’alternance pour préparer les emplois de demain. «Beaucoup de jeunes sont formés ici en alternance puis embauchés, j’ai moi-même suivi une formation en alternance d’ingénieur dans l’entreprise. Et pour répondre à nos besoins, nous nous sommes assis autour d’une table avec des représentants de Pôle Emploi, du lycée Gustave Eiffel d’Armentières et de l’Ecole de la deuxième chance pour aboutir à la création de notre propre Ecole de la production».
Oeuvrer en faveur de l’insertion des jeunes
Et dans ce projet innovant, la méthode de recrutement ne consiste pas à éplucher le CV mais à déceler «les potentielles capacités». Cinq candidats ont été sélectionnés après une phase de tests et d’entretiens en octobre 2019 et deux sur la promotion 2020. «Ils sont formés chez nous pendant une année aux métiers de l’usinage, par un chef d’équipe, en co-apprentissage avec l’école, et peuvent poursuivre ensuite leur formation avec un BTS» poursuit Julien Taccoen. «Ce sont de belles réussites car certains ne faisaient plus rien depuis des mois, voire des années. Pourtant si nous leur donnons une chance, ils se défoncent ! 8 jeunes sont actuellement en alternance chez nous, dont 6 via l’Ecole de Production (NDLR : un des 7 candidats sélectionnés a quitté l’entreprise), auxquels nous devrions proposer un emploi à l’issu de la formation».
«C’est une vraie satisfaction d’aider ces jeunes à évoluer»
Pour son initiative en faveur de l’emploi des jeunes, Zobel a été récompensée au concours Les Pépites de l’alternance 2020 organisée par le Clubster Ecole-Entreprise. La société a également rejoint le mouvement lancé par le gouvernement «La France, une chance. Les entreprises s’engagent !» qui fédère l’écosystème des entreprises engagées pour innover dans l’emploi et agir en faveur de l’inclusion. «Cela reflète les valeurs de l’entreprise, nous sommes dans une démarche globale et l’humain est au coeur de la vie de l’entreprise. C’est une vraie satisfaction d’aider ces jeunes à évoluer… nous ne sommes pas là que pour produire des boulons». Adrien, Bryan et Marc peuvent ainsi envisager l’avenir avec sérénité… d’autant que pour répondre à la croissance de son activité, Zobel prévoit la construction dans les prochaines semaines d’un second bâtiment à Fleurbaix.