Wall Street termine en ordre dispersé, résiste aux vents contraires

La Bourse de New York a fini en ordre dispersé mardi, passant globalement outre l'incertitude au Moyen-Orient, la remontée des taux obligataires et des propos prudents du président...

Des opérateurs du New York Stock Exchange © EDUARDO MUNOZ ALVAREZ
Des opérateurs du New York Stock Exchange © EDUARDO MUNOZ ALVAREZ

La Bourse de New York a fini en ordre dispersé mardi, passant globalement outre l'incertitude au Moyen-Orient, la remontée des taux obligataires et des propos prudents du président de la banque centrale américaine (Fed).

Le Dow Jones a pris 0,17%, l'indice Nasdaq a cédé 0,12% et l'indice élargi S&P 500 a lâché 0,21%.

La place new-yorkaise a triomphé de plusieurs obstacles, en premier lieu le regain de tension au Moyen-Orient.

Selon le Jerusalem Post, l'armée israélienne a arrêté un plan de riposte à l'attaque iranienne qui a visé Israël samedi soir. Selon le quotidien, elle n'a cependant pas choisi de date pour le mettre en oeuvre.

Autre élément défavorable, le nouveau coup de rein des taux obligataires. Le rendement des emprunts d'Etat américains à 10 ans est allé jusqu'à 4,69%, une première depuis près de cinq mois.

Le marché a aussi dû encaisser de nouvelles déclarations du président de la Fed, Jerome Powell.

Lors d'une table ronde, à Washington, il a indiqué que "les dernières données macroéconomiques" n'avaient "clairement pas renforcé (la) confiance" des membres de l'institution quant au retour de l'inflation vers son objectif de long terme, soit 2% par an.

L'inflation a ainsi rebondi en mars aux Etats-Unis, à 3,5% sur un an contre 3,2% précédemment, selon l'indice de prix à la consommation CPI.

"En l'état, vue la vigueur du marché de l'emploi et la trajectoire de l'inflation, il est approprié de donner davantage de temps à la politique monétaire restrictive pour faire oeuvre", a ajouté le banquier, en référence au niveau élevé des taux de la Fed, qui vise à ralentir l'économie américaine.

Pour Art Hogan, de B. Riley Wealth Management, les opérateurs "ont déjà intégré une bonne partie des éléments qui les inquiètent.

"La réaction initiale, c'est de prendre en compte les pires scénarios. Ensuite, on attend", a-t-il poursuivi, notamment "de voir comment Israël va répondre. Est-ce que ce sera mesuré ou va-t-on être entraîné dans quelque chose que l'on ne souhaite pas ?"

En attendant, "vous avez un marché qui a trouvé une sorte d'équilibre de court terme", selon l'analyste.

Dans un contexte difficile, la place new-yorkaise a profité de plusieurs publications de sociétés qui ont surpris favorablement, sans émerveiller pour autant.

Pour faire mieux que les deux autres indices phares, le Dow Jones s'est appuyé sur l'assureur santé et opérateur de pharmacie UnitedHealth (+5,22%), plus grosse pondération du Dow Jones (7,7% de l'indice).

Le groupe basé à Minnetonka (Minnesota) est parvenu à surpasser les anticipations des analystes malgré une charge exceptionnelle de 872 millions de dollars liée à une attaque informatique qui a perturbé les paiements aux professionnels de santé pendant plusieurs semaines.

Bank of America (-3,53%) n'a pas profité de résultats supérieurs aux attentes, les investisseurs se concentrant sur la marge nette d'intérêt (intérêts perçus déduits des intérêts versés), qui s'est contractée, car l'établissement a dû rémunérer davantage ses dépôts.

Sa concurrente Morgan Stanley (+2,47%) a également fait mieux que prévu, notamment grâce à la banque d'investissement, qui a vu une accélération des émissions de dette et d'actions.

Le conglomérat Johnson & Johnson (-2,13%) a payé, lui, un chiffre d'affaires légèrement en-deçà des projections, marqué par un ralentissement à l'international.

Apple a pris un éclat (-1,92%) après un abaissement de prévisions par l'analyste de la société d'investissement Needham Laura Martin, qui a pris en compte le ralentissement des ventes d'iPhone en Chine.

Tesla (-2,71%) est tombé à son plus bas niveau depuis près d'un an, plombé par la dégradation de sa position concurrentielle dans le secteur des véhicules électriques, sur lequel les constructeurs chinois grignotent des parts de marché.

Alors que l'or bat record sur record, la compagnie minière canadienne Barrick Gold, cotée à Toronto et New York, a fléchi (-5,12%), après avoir fait état de ventes et d'extraction de métal jaune en-deçà des attentes des analystes.

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