Wakanim, désormais dans le giron de Sony, s’ouvre davantage au marché européen

Le diffuseur de séries d'animation japonaises à la Plaine Images à Tourcoing a annoncé, ce début juillet, une refonte complète de son modèle économique et va étendre ses diffusions de l’espace francophone à l’Italie, l'Espagne, le Portugal et la Grande-Bretagne.

Evolution dans la structure du capital, évolution de l’offre. Depuis mars dernier, Wakanim n’est plus contrôlée par Olivier Cervantès et Ludovic Alcala. Les deux fondateurs de Wakanim ont cédé la majorité des parts à Aniplex, une filiale du Japonais Sony Music Entertainment spécialisée en production de contenus audiovisuels. C’est une vieille collaboration qui se raffermit car, depuis l’origine, c’est-à-dire en 2009, près de la moitié des séries diffusées par Wakanim étaient produites par Sony. Le métier de la TPE tourquennoise : diffuser en ligne, sans délai d’attente, ces programmes japonais sur wakanim.tv, avec des sous-titres en français, au même moment qu’au Japon. Une offre qui a avait été une nouveauté car, auparavant, le public français de ces contenus devait attendre des mois, voire des années, avant de les consommer en raison de la barrière linguistique. «Après le Japon, la France est le 2e marché mondial pour les mangas par exemple, affirme Olivier Cervantès. Cet engouement est né dans les années 90 avec  la diffusion par les chaînes de télé de dessins animés japonais très populaires.» L’entrée de Sony dans le capital de Wakanim va se traduire par certaines évolutions de l’offre.

D’abord le modèle économique. Jusque-là, les quelque trois millions de vidéos regardées tous les mois par les 650 000 visiteurs de wakanim.tv l’étaient gratuitement sous 30 jours, puis tarifées 1,5 € le téléchargement ou moitié prix en streaming. Wakanim veut ajouter à ce modèle un nouveau mode d’accès aux contenus : la possibilité pour l’internaute de fixer librement le prix. «Il peut choisir de regarder les séries à zéro euro avec la pub ou choisir un prix. Nous lui expliquons de façon transparente comment la somme qu’il paie est répartie en taxes, en frais techniques, en redevance pour la Sacem, etc.», explique Olivier Cervantès. L’annonce de ce nouveau mode d’accès a été faite à la Japan Expo du 2 au 5 juillet. Une alternative au piratage et qui constitue un défi pour Wakanim. «Notre but, c’est d’éduquer le public en lui expliquant pourquoi il paie.»

Ensuite le changement dans la structure du capital − au sein duquel figure toujours le Groupe IRD − va faire tomber d’autres barrières linguistiques. En plus du français, Wakanim va traduire les séries japonaises en italien dès ce mois de juillet, en espagnol et en portugais début 2016, et enfin en anglais. «Les Italiens sont plus consommateurs des séries japonaises que les Britanniques», indique Olivier Cervantès.

Enfin, la dernière évolution qui pourrait intervenir découlera des deux premières. Le SMAD tourquennois ambitionne de passer de neuf salariés aujourd’hui à vingt-cinq en 2018.