Voitures électriques: la recharge sur autoroute a explosé cet été
Les voitures électriques ont voyagé en France cet été et le nombre de sessions de recharges a explosé sur les aires d'autoroute, mais les bornes...
Les voitures électriques ont voyagé en France cet été et le nombre de sessions de recharges a explosé sur les aires d'autoroute, mais les bornes sont encore loin d'être surchargées.
Sur l'aire cardinale de Lançon-de-Provence (Bouches-du-Rhône), les automobilistes se relayaient jeudi autour des 16 bornes de recharges ultra-rapides (plus de 150 kilowatts de puissance) de TotalEnergies. L'une d'entre elles ne fonctionnait pas ce jeudi.
"Je n'ai jamais eu de problèmes avec les bornes de recharge, il ne m'est jamais arrivé de faire la queue", explique Michaël Pradayrol, 53 ans, qui organise un festival à Millau (Aveyron). Il recharge son van Mercedes, prêté par un sponsor, à 95% en 25 minutes.
"C'est ma première expérience" avec une voiture électrique, explique-t-il. "En général sur les autoroutes, c'est quand même bien desservi, contrairement aux petites villes."
Au mois de juillet, TotalEnergies a observé une forte augmentation (+127% sur un an) du nombre de sessions de charge sur ses sites à haute puissance sur autoroutes et voies rapides, alors que le nombre de ces bornes a doublé sur la même période.
Du 1er au 18 août, sur ses 128 stations autoroutières, le nombre de sessions a doublé en un an, et le nombre de kWh vendus a augmenté de 110%, ce qui signifie que les automobilistes chargent davantage, parce qu'ils ont de plus grosses batteries ou parce qu'ils vont plus loin.
Pas rechigner
"En général, les bornes fonctionnent bien", souligne David Maclet, 57 ans, chauffeur, près de son petit SUV Kia Niro. En mai, lors d'un voyage en direction de Barcelone, il lui est pourtant arrivé d'attendre une demi-heure pour recharger ses batteries, car toutes les bornes étaient occupées.
"Par ailleurs, on s'est aperçu que c’était un peu cher" sur l'autoroute, souligne David. Entre 0,49 et 0,59 euro par kWh. Une batterie peut avoir 30, 40, 50 kWh, ou plus.
Il compte plutôt recharger à destination, à Sainte-Maxime (Var). "Il y a des bornes qui chargent moins vite, mais on s'en fout, et c’est moins cher de 20 centimes" le kWh, précise sa compagne Nathalie Maclet, 56 ans. Une glace, un tour aux toilettes, et ils repartent.
Recharger sa voiture à domicile revient moins cher. Sur autoroute, cela coûte en moyenne 19,75 euros pour 100 km parcourus, selon TotalEnergies, soit plus cher que pour la plupart des véhicules thermiques.
Des opérateurs s'installent d'ailleurs aux abords des sorties d'autoroute, comme Tesla, pour éviter de verser des commissions aux sociétés d'autoroutes.
"C'est vrai que c'est moins cher en dehors de l'autoroute" mais "ça nous fait perdre trop de temps", commentent Odile Aubert, 54 ans, et Nicolas Viaux, 43 ans, enseignants, qui rentrent chez eux à Nice en Peugeot 2008. "Si on faisait ça tous les jours, peut-être. Mais une fois par an, on ne va pas rechigner pour 5 balles de plus, sinon on ne part pas en vacances!"
L'opérateur Ionity a enregistré de son côté 70% de sessions de charge supplémentaires lors des principaux week-ends de l'été, notamment les axes allant du Nord-Est à la Méditerranée.
"A Montélimar-Est, sur l'autoroute A7, l'une de nos stations les plus fréquentées l'été dernier, nous avons doublé la capacité de recharge avant les vacances de cette année", indique à l'AFP Torsten Kiedel, directeur général de cette société soutenue par de grands constructeurs comme Volkswagen et Hyundai.
"Concernant l'attente en station, c'est un phénomène qui peut se produire en période de forte affluence car le trafic est plus constant, mais Ionity n'a pas relevé cet été d'attente majeure", souligne-t-il.
S'il reste encore des zones blanches manquant de bornes, la France est parmi les pays du monde les mieux équipés compte tenu du nombre de voitures électriques circulant sur ses routes - 17,4% du marché français au premier semestre avec près de 159.000 immatriculations -, selon le cabinet Roland Berger.
Entre Lille et Paris, sur l'aire de Coeur des Hauts-de-France (A1), Lominat Eyassu, 39 ans, regrette qu'il n'y ait "pas assez de bornes: il faut rouler 30-40 kilomètres pour en trouver une".
"Mais c'est mieux qu'avant, il fallait rouler 100 kilomètres il y a quelques mois", remarque cette employée de l'Organisation mondiale de la santé.
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