VIVAT sauvegarde l'emploi des 18 salariés de Se Ménager à Béthune

Le 27 avril dernier, VIVAT a racheté Se Ménager à Béthune, une entreprise qui était menacée, à l'instar de ses 18 salariés. Les objectifs sont clairs : sauvegarder l'emploi de la PME béthunoise et développer son activité dans le département.

Arnold Fauquette, dirigeant de VIVAT, parvient à se faire une place dans le marché régional en dépit de difficultés liées à ce dernier.
Arnold Fauquette, dirigeant de VIVAT, parvient à se faire une place dans le marché régional en dépit de difficultés liées à ce dernier.
Arnold Fauquette, dirigeant de VIVAT, parvient à se faire une place dans le marché régional en dépit de difficultés liées à ce dernier.

Arnold Fauquette, dirigeant de VIVAT, parvient à se faire une place dans le marché régional en dépit de difficultés liées à ce dernier.

Il y avait un poste d’encadreur et 18 salariés. Nous avons maintenu ces 18 postes au moment du rachat.” Arnold Fauquette, le fondateur de VIVAT, entreprise de services à la personne pour actifs et personnes dépendantes, est clair : le but de ce rachat est de sauvegarder l’emploi à Béthune pour les 18 salariés de Se Ménager. “Il faut protéger les salariés dans un premier temps. Ensuite, il faut davantage de temps de travail pour ceux-ci. Sur les 18 salariés, il y avait uniquement six équivalents temps plein…” En moyenne, cela fait un peu plus de onze heures de travail par semaine par salarié. “Ce n’est pas suffisant. Certains salariés compensaient en travaillant au noir. Il faut leur faire abandonner ces pratiques.” Dans un troisième temps, Arnold Fauquette compte miser sur des VAE (Validation des acquis de l’expérience) ou des formations pour auxiliaires de vie. Tout cela dans le but, in fine, de faire croître son activité dans la région.

“Silver economy”. Si l’on parle de la “silver economy” comme un marché d’avenir, le chef d’entreprise tient à tempérer : “On parle beaucoup de silver economy dans le domaine des technologies. Mais la réalité du terrain, c’est le service à la personne. Les smartphones ou les solutions de domotique me paraissent secondaires…

Le service à la personne connaît justement de belles heures à partir de 2006, lorsque le plan Borloo permet la mise en place du CESU (Chèque emploi service universel). Le but de la mesure : éviter le travail non déclaré par un moyen de paiement simple couplé à quelques avantages fiscaux et sociaux. Seulement, en 2011, c’est la rupture. La forte dynamique des services à la personne perd de la vitesse : les personnes âgées ne sont plus considérées comme fragiles sur le simple critère de l’âge. L’État supprime donc les exonérations relatives aux aides à domicile pour les seniors. Le marché se transfère à nouveau vers le non-déclaré.

Le travail au noir représente environ 35% du marché du service à la personne, précise Arnold Fauquette. Les associations considèrent souvent les entreprises comme VIVAT comme des concurrents, mais le véritable danger, c’est le travail non-déclaré. De plus, ce qui importe, ce n’est pas le modèle, mais la prestation.

Contraintes. VIVAT peut vanter la qualité de ses services. Cependant, la vraie difficulté est de trouver l’équilibre entre les qualifications des employés – et le salaire que celles-ci nécessitent – et le portefeuille du client, qui a toujours le choix du travail au noir. Le curseur est sensible et il faut respecter tant ses employés que ses clients. “Nous avons un employé quasiment à temps plein sur les questions de droit du travail et de cadre juridique, affirme celui dont l’entreprise a été lauréate Nord entreprendre 2008. Les salaires représentent 80% des factures.” Dès lors, la gestion de l’entreprise devient un véritable numéro d’équilibriste. “Nous continuons à avancer (ndlr : VIVAT compte s’inscrire au programme de croissance intégrée du réseau entrepreneurs), mais le contexte de l’aide à la personne est difficile.” Malgré tout, Arnold Fauquette voit bien son activité s’étendre encore : “Il serait légitime de venir à Valenciennes, par exemple, apporter notre savoir faire…”

VIVAT en chiffres

– 1 000 familles aidées par an

– 500 clients en fil continu

– 2 nouveaux clients par jour, “essentiellement dû au bouche à oreille

– 1,6 M€ de chiffre d’affaires en 2014

– évolution du chiffre d’affaires : +30% en 2015

– 180 salariés

– 4 agences (Marcq-en-Barœul, Lille, Douai, Bailleul) et 3 permanences (Cambrai, Nieppe, Harnes)