Violences sexuelles dans un mouvement sectaire de yoga: 15 personnes mises en examen, six écrouées

Un gourou roumano-suédois et 14 personnes ont été mis en examen vendredi soir à Paris, soupçonnés d'être impliqués dans des violences sexuelles à grande échelle au sein d'un mouvement international de yoga accusé de dérives sectaires...

Le gourou Gregorian Bivolaru (g), le 1er avril 2004 à la sortie du tribunal de Bucarest © STRINGER
Le gourou Gregorian Bivolaru (g), le 1er avril 2004 à la sortie du tribunal de Bucarest © STRINGER

Un gourou roumano-suédois et 14 personnes ont été mis en examen vendredi soir à Paris, soupçonnés d'être impliqués dans des violences sexuelles à grande échelle au sein d'un mouvement international de yoga accusé de dérives sectaires, a indiqué samedi une source judiciaire à l'AFP.

Sur les 15 suspects, six ont été écroués, dont le gourou: Gregorian Bivolaru, 71 ans, figure fondatrice du Mouvement pour l'intégration spirituelle vers l'absolu (Misa), rebaptisé Atman, qui se dit axé sur la pratique du yoga tantrique.

Le coup de filet a eu lieu mardi en région parisienne et dans le sud-est de la France. Des pavillons - où de nombreuses femmes étaient logées - ou encore des salles de yoga ayant pignon sur rue, ont été perquisitionnés.

M. Bivolaru a été interpellé à son domicile dans le Val-de-Marne. Déjà condamné à plusieurs reprises en Roumanie, il a dénoncé lors de sa garde à vue un "complot politique", selon une source policière à l'AFP.

Il s'est défendu des accusations de viols, expliquant être "un maître spirituel": après une étape dite de "consécration", des femmes "l'aimaient" à son domicile.

Vendredi, il a été mis en examen pour quatre infractions: viols aggravés (en concours avec plusieurs autres viols commis sur d'autres victimes), séquestration en bande organisée, traite d'êtres humains en bande organisée, abus de faiblesse par dirigeant d'un groupement poursuivant des activités créant, maintenant ou exploitant la sujétion psychologique ou physique des participants.

Son avocat Anis Harabi a assuré à l'AFP que "son innocence" serait "établie".

Cinq autres personnes ont été écrouées.

A l'instar de M. Bivolaru, le propriétaire de deux "pavillons de femmes", a été mis en examen pour abus de faiblesse, traite d'être humains et séquestration en bande organisée. Cet homme, accusé d'être le "bras droit" de M. Bivolaru, a aussi été mis en examen pour complicité de viols aggravés.

Une Roumaine de 41 ans, doctorante en linguistique, a été mise en examen pour complicité de viols aggravés, traite d'êtres humains et séquestration en bande organisée.

De même pour un autre homme, arrêté chez M. Bivolaru en présence de deux jeunes femmes roumaines. Lors de sa garde à vue, il s'est présenté comme "un simple élève de yoga" et a nié avoir véhiculé ces femmes chez le gourou, a rapporté la source policière à l'AFP.

Enfin, deux autres femmes ont été écrouées, après avoir été mises en examen pour traite d'êtres humains et séquestration, le tout en bande organisée.

Du côté des personnes relâchées sous contrôle judiciaire figurent neuf suspects.

Huit ont été mis en examen pour traite d'être humains et séquestration, encore en bande organisée. Parmi eux, plusieurs chauffeurs présumés, accusés notamment d'avoir transporté des femmes de l'aéroport aux établissements du Misa.

Le neuvième suspect est une femme, suivant des cours du Misa depuis sept ans, mise en examen pour les mêmes chefs, mais aussi pour complicité de viols aggravés.

Selon la source policière, cette femme a expliqué, lors de sa garde à vue, être logée dans un appartement et toucher des sous pour participer au montage d'un projet de films érotiques "avec des personnes urinant". Toujours de même source, elle a reconnu certaines règles du Misa: ne pas sortir seule pour les femmes ou encore la confiscation de leurs téléphones.

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