Vincent Potié, nouveau bâtonnier à Lille

Hélène Fontaine et Vincent Potié lors de la remise du Bâton.

Hélène Fontaine et Vincent Potié lors de la remise du Bâton.

A compter de janvier 2015, cet avocat roubaisien prendra pleinement les rênes de l’ordre des avocats du barreau de Lille. Une tâche ardue dans une ambiance tendue, en pleine mobilisation de la profession contre le projet de loi Macron.

«Je quitte un bâtonnat alors qu’il y a des mouvements de mobilisation très soutenus de la part de la profession. Vincent Potié va devoir rentrer tout de suite dans cette atmosphère très particulière», constate Hélène Fontaine, bâtonnier en 2013-2014, qui, en ce 16 décembre, passe symboliquement le bâton à son successeur. Une première fois en petit comité à la bibliothèque de l’Ordre, au sein du tribunal de grande instance, et publiquement le soir même au musée La Piscine à Roubaix. Hélène Fontaine, première femme à devenir bâtonnier à Lille deux ans plus tôt, aime revenir sur les points forts de son mandat : «création de la Journée annuelle des spécialistes de l’entreprise, mise en place dès 2015 d’une permanence d’avocats pour orienter les bailleurs et locataires 15 jours avant toute audience, mobilisations au sujet de l’aide juridictionnelle et du projet de loi Macron, modernisation du site internet, partage de la jurisprudence française avec les barreaux du Maroc et du Niger, organisation de la Convention nationale du droit et de la procédure pénale en juin dernier…».

Faire évoluer le métier. Demain, Vincent Potié, 34 ans de barreau, spécialiste en droit médical, souhaite être dans la continuité, tout en contribuant à moderniser la profession : «La situation économique fait évoluer les demandes des clients. Nous devons donc travailler différemment, en passant d’un statut d’artisan à celui de chef d’entreprise. Nous devons également renforcer l’interprofessionnalité, en créant par exemple des SPFPL (sociétés de participations financières de professions libérales).» Et de proposer ainsi un coaching individuel par cabinet pour réfléchir sur l’évolution du métier. La spécialisation dans des secteurs du droit où il y a des besoins (concurrence, environnement, informatique) ou le regroupement de cabinets sont autant de pistes pour éviter la paupérisation des avocats.

Mobilisation le 22 janvier. Déjà, on peut s’attendre à voir Vincent Potié mobiliser ses 1 300 confrères lillois en vue du 22 janvier prochain, date du début d’examen du projet de loi Macron à l’Assemblée nationale. «Nous contestons les projets de réforme en matière de postulation, de statut d’avocat en entreprise et sur l’entrée possible de capitaux extérieurs dans les SEL (sociétés d’exercice libéral).» Egalement, il devrait participer à la signature en ce début d’année d’une convention entre le Barreau et le tribunal de commerce de Lille Métropole, en matière de mode alternatif de règlement des conflits. Vincent Potié est en tout cas prêt pour ce marathon de deux ans : « Etre avocat est un métier de passion, j’ai très envie maintenant de me mettre au service de mes confrères pour transmettre et partager.»