Reconversion professionnelle
Vers une nouvelle vie...
Un Français sur deux a déjà envisagé, initié ou réalisé une reconversion professionnelle ! Cette donne mise en avant par plusieurs enquêtes, à l’image de celle réalisée en juillet dernier par Visiplus Academy et l’Institut BVA, demeure plus que d’actualité. L’impact des différents confinements semble avoir incité bon nombre de collaborateurs d’entreprises à envisager de nouvelles voies professionnelles. Un nouveau vivier de compétences pour les recruteurs.
«C’est pendant le confinement en regardant des vidéo sur YouTube sur les métiers de l’industrie que j’ai décidé de franchir le pas en me reconvertissant dans la soudure. J’étais basée à Paris dans l’administratif et le commercial, mais j’ai pris conscience que ce n’était pas ma voie.» L’exemple est presque détonnant mais il est loin d’être isolé. À l’image de cette trentenaire de Laxou, en formation aujourd’hui au sein du Pôle formation de l’UIMM Lorraine pour préparer un CQPM (Certificat de qualification paritaire de la métallurgie), près d’un Français sur deux assure avoir initié et réalisé une reconversion professionnelle (source : enquête Visiplus Academy et l’Institut BVA). «Les différentes périodes de confinement, l’incertitude sur l’avenir des entreprises qui les embauchent actuellement, incite bon nombre de personnes à s’engager dans un processus de reconversion professionnelle choisie ou tout simplement contraint», assure le dirigeant d’un cabinet de recrutement nancéien qui a vu ses demandes de bilan de compétences et autres VAE (Validation des acquis de l’expérience) monter en flèche ces derniers mois.
Vivier de compétences ?
«Depuis le début de la crise sanitaire, nous avons beaucoup de demandes de cadres, principalement des seniors, qui entendent être accompagné dans une potentielle mobilité professionnelle», explique un délégué territorial de l’Apec. La reconversion professionnelle s’affiche aujourd’hui comme une réelle attente et notamment dans le Grand Est, une donne confirmée par la récente enquête réalisée par Transitions Pro Grand Est (voir encadré). «Dans le contexte de la crise sanitaire, près d’un actif sur cinq a commencé à se questionner sur la possibilité d’un changement sur le plan professionnel», assure une enquête de Visiplus Academy et l’Institut BVA. En première ligne des critères de motivation : l’ennui et le manque de sens dans le poste actuel (pour 40 % des actifs en cours de reconversion professionnelle). «Les priorités recherchées par les actifs déjà en reconversion sont avant tout le fait de se sentir utile et de redonner du sens à leurs actions tout en gagnant en liberté et en équilibre entre vie professionnelle et vie privée ou encore de transposer leur passion en métier dans leur nouvelle vie professionnelle.» Des états de fait que les recruteurs en quête de compétences aujourd’hui sont loin d’ignorer. «Il est certain qu’avec cette envie de reconversion professionnelle, il va y avoir un vivier de compétences sur le marché. Des compétences mais également des savoir-être et des expériences à mettre à profit», assure un responsable RH. Un vivier de compétences qui pourrait pallier le fameux manque de main-d’œuvre qualifiée encore trop souvent mis en avant.
Transitions Pro Grand Est enquête
23 % des bénéficiaires du dispositif Démissionnaire mis en place par Transition Pro Grand Est entendent s’orienter vers une reconversion professionnelle et 73 % souhaitent se tourner vers la création et la reprise d’entreprise. L’acteur de la transition professionnelle de la région, anciennement le Fongecif (Fonds de gestion des congés individuels de formation) vient de faire paraître cette enquête épaulé par Pôle emploi, la CCI - CIBC 54 et l’Apec. «Cette enquête sur ce nouveau dispositif démontre qu’il permet au bénéficiaire de donner de l’élan à son parcours professionnel. Il lui permet de répondre à son besoin de quête de sens, de changement mais également de solutionner une situation conflictuelle en entreprise, notamment dans le cadre d’une volonté unilatérale de départ. Ce dispositif ouvre en effet aux bénéficiaires des droits à l’ARE (Allocation de retour à l’emploi)», assure Transition Pro Grand Est.