Vers une agence fédératrice de tous les acteurs économiques…

Rodolphe Richez, ancien de la CCI qui connaît bien le Cambrésis, a succédé à Bernard Lauverjat. Pour lui, 2015 est l’année d’une redéfinition de la vocation de CDE.

Rodolphe Richez, directeur depuis juin, et Virginie Demonchy, assistante de direction depuis la création de l’agence à la fin des années 90.
Rodolphe Richez, directeur depuis juin, et Virginie Demonchy, assistante de direction depuis la création de l’agence à la fin des années 90.
D.R.

Rodolphe Richez, directeur depuis juin, et Virginie Demonchy, assistante de direction depuis la création de l’agence à la fin des années 90.

 Rodolphe Richez, 43 ans, nouveau directeur de l’agence Cambrésis développement économique, ne cache pas qu’en 2015, le rôle et même l’existence de l’association ont été remis en question. À cela, plusieurs raisons : en juin, une page a été tournée avec le départ en retraite de Bernard Lauverjat, le directeur, qui avait été précédé, en avril, de celui de Silvère Dhalluin, chargé de mission communication/marketing/prospection…

À la réorganisation de la petite équipe, s’ajoutent, énumère-t-il, d’autres faits : la fin, en décembre, des aides publiques liées à la reconversion de la BA 103 (une rallonge serait toutefois possible) ; la réduction en 2015 et l’arrêt annoncé pour 2016 de la contribution financière de la chambre de commerce et d’industrie Grand-Hainaut ; la fusion des régions…

Notons au passage que le paysage institutionnel, longtemps figé, est en train de bouger et que le monde des affaires manifeste de nouvelles attentes.

 Equipe réduite. En cette rentrée, l’agence compte deux personnes : le directeur et Virginie Demonchy, assistante depuis la création de CDE. Rodolphe Richez vient de la CCI Grand-Hainaut où il était responsable de plusieurs services. Constante dans son parcours : le développement économique. D’abord au sein d’une communauté de communes (Béthune), puis de la CCI de Cambrai avant la fusion où il était conseiller industrie. Il a aussi, durant deux ans, exercé des fonctions de direction au sein d’une société de traitement de l’eau à Solesmes. L’équipe connaît donc bien à la fois l’économie et le Cambrésis.

Historiquement, CDE − guichet unique voulu et financé par les principales communes et les intercommunalités de l’arrondissement et la CCI − a assumé deux vocations : la promotion du territoire hors de ses limites, ainsi que l’accueil et l’accompagnement des entreprises «exogènes» (extérieures au territoire) à la recherche d’un terrain, d’un local, d’aides…

 Vocation revue. Selon le directeur, l’agence s’orienterait vers «moins de promotion», d’autres s’acquittant de ce travail, comme Nord France invest, mais «une mission de développement économique plus généraliste».

Deux illustrations à cette tendance. D’abord, le nouveau président de l’association, Charles Blangis, est à la fois chef d’entreprise au Cateau-Cambrésis, à la tête d’un groupe (dont Norail fait partie), élu local et sportif engagé. Ensuite, la Chambre des métiers − qui a conforté, elle, à l’inverse de la CCI, son implantation dans le Cambrésis − a demandé à entrer dans l’agence. «On attend maintenant la Chambre d’agriculture», commente Rodolphe Richez.

Il annonce aussi un renforcement de la coopération avec Cambrésis emploi pour la question des ressources humaines. Il y a eu aussi le lancement, durant l’été, d’une page sur le réseau social Linkedin. «L’idée est de fédérer tous les acteurs économiques du territoire, privés et publics, sans alourdir le fonctionnement, sans se limiter au développement économique exogène et en recherchant les partenariats avec les territoires voisins.” C’est dans l’air du temps avec l’annonce de ce pôle métropolitain à l’échelle du Hainaut-Cambrésis.

 Premiers dossiers. M. Richez explique que la refonte de l’agence passe par la définition de projets et d’actions autour des points forts du Cambrésis (textiles de luxe, textiles techniques, logistique, agroalimentaire…). C’est sa première tâche de directeur. Sur son bureau, il a aussi trois projets : celui du canal Seine-Nord Europe ; celui de la reconversion de la BA 103 (deux implantations prévues avec Narval et un data center) ; celui du débat public, à l’horizon 2030, au sein de la Région, sur un réseau ferroviaire de transport régional entre les grands pôles urbains qui serait une alternative aux autoroutes saturées.

Cambrésis développement économique à l’espace Cambrésis, 14 rue Neuve, dans le centre de Cambrai. Tél. : 03 27 70 22 22 − www.locatecambraifrance.com