Vers un pôle de transport ferroviaire et routier
Aménager le pôle multimodal de la gare de Saint-Omer : tel est le projet de la CASO dans un quartier qui doit redevenir un cœur de ville et d’agglomération. La gare de Saint-Omer accroît son trafic, sa fréquentation et son cadencement. Un outil précieux pour l’Audomarois.
C’est une gare au bord d’un bras mort du canal de Saint-Omer. Un bâtiment imposant avec une place à parking devant un pont qui le relie à la ville. En face, les derniers pans de murs de la cathédrale de Saint-Omer, détruite pendant la Révolution française. Le site va entrer dans une phase de travaux importants lancés par la communauté d’agglomération de Saint-Omer. L’Audomarois a en effet placé la mobilité au cœur de ses priorités. Le réseau Casobus a pris son envol et Casotad (pour les déplacements en milieux ruraux) suit une tendance moindre. La gare, bâtiment à fleur de canal, est au centre d’un dispositif multimodal que met progressivement en œuvre la CASO. «La fréquentation du TER devrait doubler d’ici 2020 selon le Schéma régional des transports. La CASO a déployé son réseau de transport urbain depuis 2012, ce qui va permettre à terme de multiplier l’offre par trois», assure Bruno Magnier, maire de Saint-Omer et conseiller régional. L’ambition est forte : la CASO veut passer de 120 000 à 840 000 km parcourus par an et alléger la pression automobile en centre-ville.
Une gare numérique et énergétique. La ville d’art et d’histoire a intérêt à choyer le touriste piéton dans son cœur de ville et favorise de ce fait les modes de déplacements doux. La gare bénéficiera d’une façade rénovée mais aussi de travaux bien pensés : matériaux régionaux (béton balayé), réemploi des pavés existants, luminaires à faible consommation, gestion des eaux pluviales… Moderne, elle versera aussi dans le numérique : l’espace intérieur et la place extérieure seront couverts par le wifi. «On constate de réelles pointes de fréquentation les lundis matin et vendredis soir», indique Bruno Magnier. Les étudiants, de plus en plus nombreux, en attendant leurs trains pourront recharger leurs appareils numériques sur des bornes dédiées à cet effet, insérées dans le mobilier urbain. Tous les ans, la gare attire 200 voyageurs de plus. Cette régularité a convaincu la SNCF et le Conseil régional de pousser le cadencement : aujourd’hui, il y a 2 500 montées et descentes vers Lille par jour. Entre 17 et 24 trains quittent ou arrivent à Saint-Omer quotidiennement.
Financement très partagé. L’espace sera végétalisé, les abords réaménagés et rendus aux piétons, les berges réhabilitées. Un parking dépose-minute sera créé pour donner de la fonctionnalité aux flux. La gare ferroviaire sera complétée d’une gare routière où les correspondances seront travaillées avec les partenaires comme les conseils généraux du Nord et du Pas-de-Calais et le Conseil régional. Un parking relais a été réalisé l’an dernier et peut contenir 400 véhicules. Le financement est équitablement réparti entre la CASO qui paye un quart en attendant les subventions : le Feder prendrait 40% de la facture globale, le conseil général du Pas-de-Calais abonderait à hauteur de 15,32%, le Conseil régional mettrait 10% du total et l’Etat interviendrait avec 9,28%. Ne restera qu’à penser fluvial pour l’agglomération audomaroise, mais avec une forte réserve : VNF souhaiterait sortir de son périmètre ce bras mort du canal mais sa réhabilitation est estimée à 18 millions d’euros. Or, ni le Département ni la CASO ne sont prêts à assumer aujourd’hui un tel investissement.