Verquin confiseur : un siècle dedéveloppement centré sur le bonbon
L’entreprise à l’origine de l’historique “Pastille du mineur” estime aujourd’hui avoir réussi son investissement en croissance externe de 2008 et lance ce mois de mars un nouveau produit. Le secret de cent ans de pérennité de l’industriel tourquennois : être resté sur son coeur de métier et être resté indépendant.
C’est en 1957 que Georges Verquin crée la “Pastille du mineur”. Le bonbon de couleur noire évoquant le charbon et procurant une sensation de fraîcheur était destiné aux mineurs pour compenser chez ces derniers l’envie de fumer pendant le travail. Car il était interdit de fumer dans les mines de charbon en raison des risques d’explosion. Ce mois de mars, Luc-Pierre Verquin, petit-fils du père de la “Pastille du mineur”, lance “Fwi”, la énième marque propre de Verquin confiseur. Le silo d’une vingtaine de mètres pouvant contenir un camion et demi de sucre, visible à l’entrée de la rue de l’Epidème et qui annonce le site de production tourquennois de Verquin confiseur, porte une signalétique dont le violet est désormais la couleur dominante. Le fabricant de bonbons a procédé à une complète rénovation de son identité graphique. C’est en 1990 que Verquin confiseur s’est implanté à Tourcoing, sur le site industriel d’un ancien fabricant de laine, en provenance alors de Neuville-en- Ferrain, commune voisine dont sont originaires les bâtisseurs de cette entreprise. Tout a commencé au début du siècle dernier. Deux frères, fils de boulanger, décident de créer une entreprise de biscuiterieconfiserie.
La branche biscuiterie ferme quelques années plus tard. L’un des frères persévère et développe l’activité bonbons. C’est Georges Verquin, grand-père de Luc-Pierre Verquin, le père de la “Pastille du mineur”. Georges Verquin fils, le père de Luc-Pierre Verquin, reprend l’entreprise à la fin des années soixante. C’est avec le père de l’actuel patron, qui a dirigé l’entreprise durant une quarantaine d’années, que Verquin confiseur va vraiment amorcer la phase industrielle de son développement. La fin des années soixante, c’est l’apparition et l’essor des enseignes de la grande distribution. Le fabricant de bonbons va accompagner cette évolution par le développement des marques de distributeurs. Ces dernières vont très vite prendre de vitesse les marques propres pour représenter aujourd’hui un peu plus de 55% du chiffre d’affaires. Une activité marques de distributeurs orientée aussi vers le “circuit traditionnel” et les enseignes de hard discount.
“… quelque chose qui n’existe pas encore”. En 2004, Luc- Pierre Verquin prend les rênes et poursuit le développement des marques. La dernière-née, “Fwi” – fruit en créole – provoque au niveau des palais un effet similaire à celui des M&M’s et est présentée comme une innovation majeure. “C’est quelque chose qui n’existe pas encore, se félicite Luc-Pierre Verquin. C’est une pépite de fruit, enrobée de chocolat craquant.” A la “Pastille du mineur” s’est donc ajoutée une longue liste d’autres marques parmi lesquelles la “Croibleu”, “Fraisoo”, “Karaneige”, etc. Avec de petites attentions pour les clients les plus friands de Verquin confiseur : les enfants. En particulier, pour ces derniers, ont été développées des marques telles que “Têtes brûlées”. Un siècle d’activité soustendu par une constante : rester sur son coeur de métier sans en dévier. Pour Luc-Pierre Verquin, c’est même l’un des secrets de la longévité de l’entreprise. “C’est d’être resté spécialiste dans notre métier, explique-t-il. Nous disons que nous ne faisons que du bon bonbon mais nous le faisons bien.” L’autre secret ? “C’est d’être resté indépendant, ce qui nous permet d’avoir une vision à long terme sur nos investissements.” Pour le dirigeant, Verquin confiseur est même “la première confiserie indépendante de France”. Bien des concurrents sont adossés à des grands groupes tels Cadbury, Kraft Foods, Haribo, etc.
C’est ainsi qu’en 2008, Verquin confiseur a investi dans une opération de croissance externe : le rachat de la Société européenne de confiserie à Neuville-en-Ferrain. Un retour aux sources. L’activité de ce concurrent “qui s’était trouvé en difficulté” est complètement intégrée. Verquin confiseur a donc grossi en taille : le chiffre d’affaires et l’effectif ont doublé en quatre ans à 45 M€ et 200 salariés aujourd’hui. Le fabricant revendique 18% du marché du bonbon à l’échelle de la France.