Valdunes: la reprise par Europlasma mise en délibéré au 20 mars
Le tribunal de commerce de Lille rendra le 20 mars sa décision au sujet de la reprise par Europlasma de Valdunes, dernier fabricant français de roues de trains, et de 178 de ses 309 salariés, ont...
Le tribunal de commerce de Lille rendra le 20 mars sa décision au sujet de la reprise par Europlasma de Valdunes, dernier fabricant français de roues de trains, et de 178 de ses 309 salariés, ont annoncé mercredi plusieurs parties à l'issue d'une audience.
"L'avis est en grande partie favorable", a jugé Maxime Savaux, délégué CGT du CSE de Valdunes, à la sortie de l'audience, saluant un projet "assez vertueux, ambitieux".
L'offre d'Europlasma, la seule déposée, prévoit la reprise des deux sites de Valdunes, la forge de Leffrinckoucke (à côté de Dunkerque) et l'usine de Trith-Saint-Léger (près de Valenciennes).
A terme, Jérôme Garnache, PDG d'Europlasma, souhaite "transformer le modèle économique" de Valdunes pour "produire, à partir d'acier vert et d'énergie verte, des roues vertes", a-t-il déclaré après l'audience.
Il a reconnu que ce projet serait "impossible dans les délais" sans l'aide publique, Europlasma présentant un chiffre d'affaires de 14,5 millions d'euros contre 68,4 à Valdunes.
Le financement du projet, d'un montant total de 35 millions d'euros dont 30 millions d'investissements, se répartit entre fonds publics et privés: Europlasma apportera 15 millions de fonds propres sur trois ans, l'Etat jusqu'à 15 millions sous forme de prêt, et les collectivités locales jusqu'à 4 millions de financement du foncier et un million de subventions.
M. Garnache n'a pas fermé la porte à une légère augmentation du nombre de salariés conservés, alors que son projet prévoit en l'état que seuls 178 des 309 salariés de Valdunes soient maintenus en poste. C'est "notre point noir", a jugé Maxime Savaux, qui dit avoir "espoir de faire bouger ce nombre".
Le ministère de l'Economie a annoncé lundi que les 131 salariés non-conservés seront pris en charge par une "cellule d'accompagnement et d'appui", pour permettre à chacun "de faire un bilan de compétences et de voir si des formations sont nécessaires" avant "une mise en relation avec les entreprises" locales qui recrutent.
"On est dans une course contre-la-montre", a reconnu Jérôme Garnache, soulignant qu'Europlasma ne pourrait pas "supporter 12 millions de déficit chaque année". Le projet de reprise mise sur un quasi-équilibre en 2024, puis l'équilibre en 2025, a-t-il précisé.
Lâché par son actionnaire chinois et placé en redressement judiciaire, Valdunes est devenu au fil des mois un symbole de la souveraineté industrielle en France.
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