Une vocation internationale et créative se précise
Les pistes ? Le festival VIA de Maubeuge, des partenariats universitaires (Valenciennes et Montréal) et des «outils» relevant des nouvelles technologies.
Si l’appellation «gare numérique» ne date pas de cette année (voir encadré), c’est bien en 2014, selon le coordinateur, Bertrand Baudry, que ces lieux, gérés maintenant par l’Agglomération Maubeuge Val de Sambre, ont vu leur vocation créative et internationale se préciser. Trois pistes sont ouvertes. L’une vers le grand public avec le concours d’associations spécialisées, ce qui a donné la «Fabrique créative», lancée fin 2013. Une autre autour du principe que la gare doit être un lieu de création plutôt que de diffusion, en lien avec le festival VIA de Maubeuge. Une troisième, composée de partenariats avec l’université de Valenciennes et du Hainaut-Cambrésis et aussi celle de Montréal au Québec (Hexagram) dotée d’un Centre interuniversitaire des arts médiatiques (CIAM).
Festival VIA. Depuis presque 30 ans, le festival VIA, à Maubeuge et Mons, navigue aux frontières des arts de la scène et de la création contemporaine dans le domaine technologique et numérique… La réputation internationale du rendez-vous de mars devrait profiter encore à la gare numérique en lui permettant d’accueillir notamment des débats et tables rondes liés au festival ou des artistes en résidence.
Partenariat avec le Québec. Cet automne, un partenariat noué avec Hexagram CIAM à Montréal devrait générer la venue, en résidence, d’un premier artiste chercheur. Sur le site de l’université d’outre-atlantique, qui se présente comme une école de technologie supérieure tournée vers l’industrie, apparaissent les noms de la gare numérique de Jeumont et de VIA.
«Fabrique créative». Cette année, l’ancienne salle des pas perdus est devenue la «Fabrique créative», lieu de conception, de création, d’expérimentation. L’AMVS a investi pour cela dans un parc de matériels (trois imprimantes 3D, une découpe laser, une fraiseuse et un tour à commande numérique, des tablettes et ordinateurs). Un animateur dédié encadre des activités. A d’autres moments, ces équipements profitent à des associations qui ont élu domicile à la gare et touchent à l’électronique, la création, le prototypage, la sécurité informatique, les jeux vidéo, Internet… Elles ont pour noms : Meuh/Lab, Idem+arts, La Cité des géométries, L’Art-Chétype, ACISSI, LanEx.
Et le monde économique et universitaire ? Le coordinateur explique que des contacts ont été pris avec la CCI Grand-Hainaut et le MEDEF local, une partie des appareils acquis par l’Agglo pouvant intéresser des professionnels dans les domaines de la formation, de la reproduction ou du prototypage. Il ajoute que la convention entre l’AMVS et l’université de Valenciennes et du Hainaut-Cambrésis pourrait avoir des prolongements. Ainsi, le laboratoire en design visuel et urbain (De Visu) doit réaliser un web documentaire avec la gare.
En bref
Dans les années quatre-vingt-dix, Jeumont, ville frontalière, a acheté une partie du site à la SNCF. Un bâtiment de 150 m de long a été rénové avec l’aide de l’Agglomération Maubeuge Val de Sambre. Il comprend auditorium polyvalent (louable), salle de danse, plateau polyvalent, bureaux et espaces… La «gare numérique» a, elle, ouvert ses portes en 2007.
En 2009, la municipalité élue en 2008 a lancé une étude sur le devenir de cet équipement longtemps qualifié de «coquille vide», faute de projet lisible une fois la fièvre numérique retombée…
Précisons que la gare accueille notamment l’école municipale de musique et le Club des peintres et sculpteurs amateurs de Sambre-Avesnois. Un des espaces techniques reçoit aussi des concerts de musique électro en lien avec l’association Les Nuits secrètes.
En 2011, la Ville, tout en restant propriétaire, a pu transférer la gestion de l’équipement à l’Agglomération Maubeuge Val de Sambre. Lors de l’été 2012, Bertrand Baudry a été nommé coordinateur. Avec son équipe, il a écrit le projet actuel (voir ci-contre), validé par l’AMVS en 2013.