une vision d’avance…
NetLooks, l’opticien alternatif ! Après plus d’un an et demi de Recherche et Développement, Pierre Andrieu vient d’ouvrir sa première boutique de lunettes sur mesure du côté de la rue Saint-Dizier à Nancy. Une mini-révolution dans l’univers de l’optique-lunetterie basée sur un business model atypique dans ce secteur.
Visionnaire Pierre Andrieu, le concepteur et fondateur de Net- Looks, vient d’ouvrir sa première boutique dans l’hypercentre de Nancy du côté de la rue Saint-Dizier… un peu normal pour un opticien. L’approche de ce physicien de formation et chef d’entreprise dans les gênes (il a fondé notamment en son temps l’École supérieure d’optique et de lunetterie revendue depuis) pourrait tout simplement révolutionner, ou tout du moins fortement chambouler, l’univers de l’optique-lunetterie. «Mon objectif est simple : devenir un acteur alternatif sur le marché de l’optique», explique cet ancien président du CJD (Centre des Jeunes Dirigeants) de Nancy dans sa boutique nancéienne entièrement designer par une équipe parisienne (Antoine Lesure et Marc Venot, prix Hermès du design 2014) et façonnée tous corps d’état confondus par la société locale et reconnue FLB (France Lanord et Bichaton).
De la fleur de coton…
La boutique de la cité ducale se veut Pilote et un plan de développement prévoit l’ouverture d’un réseau de succursales dès cette année. «À terme, le concept devrait être décliné sur l’ensemble du territoire et pourquoi pas chez certains de nos voisins européens.» Une alternative aux mastodontes du marché de l’optique «en proposant aux clients des montures sur mesure.» Du sur-mesure épousant parfaitement le visage de la personne grâce à un système de prises de mesures morphologiques en 3D (voir encadré). Le tout façonné à la main en France (à Tours) avec un matériau noble : l’acétate de cellulose, connu pour les puristes sous le doux nom de fleur de coton. Ce must version matériau est combiné aux verres d’Essilor (5 800 références au compteur) grâce à un partenariat noué avec le fabricant de verre aux origines lorraines.
Business model sociétal
«Nous proposons pour le moment, soixante-dix plaques différentes de nuances de fleur de coton, vingt-sept formes de faces et six formes de monture. Ce qui représente plus d’un millions de combinaisons possibles.» Un sur-mesure jugé accessible avec une monture personnalisée (il est même possible de faire graver une maxime sur les branches) à partir de 179 euros. Si l’évolution s’affiche dans l’offre proposée personnalisable à souhait, elle est également présente dans le montage même de l’entreprise quasiment aux antipodes de ce qui se réalise aujourd’hui dans ce secteur. «C’est une intégration verticale de tous les composants de l’optique-lunetterie. De la conception 3D, au design, à la fabrication et à la vente pure et dure.» Un an et demi de Recherche et Développement auront été nécessaires pour aboutir à cette nouvelle offre dans l’univers de l’optique. «Notre business model démontre qu’il est possible de répondre aux attentes des clients, de s’inscrire dans une logique de frugalité pour consommer moins mais mieux et d’exercer son rôle sociétal en luttant contre la désindustrialisation de notre pays.» Pas étonnant que le concept ait obtenu récemment le label Entreprise Innovante par BPI France. Visionnaire, qu’on vous dit…
La 3D aux commandes
Souriez, vous êtes… numérisé ! Histoire d’obtenir une monture qui épouse parfaitement le visage du client en devenant quasiment une extension naturelle de la personne, tout commence chez NetLooks par une séance de numérisation. Assis sur un siège, le visage de la personne est numérisé (par une simple tablette tactile) en trois dimensions par un système qui réalise plusieurs millions d’acquisitions en quelques secondes. Les données morphologiques du visage sont extraites. L’avatar du client en 3D est né. Grâce à son sosie virtuel, le client va pouvoir co-créer avec l’opticien sa monture sur mesure. «Ce système prévoit automatiquement une adéquation parfaite entre les dimensions de la monture et la morphologie du visage du porteur», assure Pierre Andrieu.