Une unité de méthanisation en projet sur le Pays hamois

La signature d’un compromis de vente d’un terrain donne le coup d’envoi à la création d’une unité de méthanisation sur le territoire du Pays hamois. Le but étant de valoriser les matières organiques du secteur afin d’obtenir du bioéthanol qui sera réinjecté dans le réseau de gaz naturel.

Philippe Vandermeir, président cantonal de la FDSEA, Yoann Leblanc, Pdg de Vol-V biomasse, Victor Oury, chargé de développement Vol-V biomasse et Marc Bonef, président de la communauté de communes du Pays hamois (de g. à d.).
Philippe Vandermeir, président cantonal de la FDSEA, Yoann Leblanc, Pdg de Vol-V biomasse, Victor Oury, chargé de développement Vol-V biomasse et Marc Bonef, président de la communauté de communes du Pays hamois (de g. à d.).
Philippe Vandermeir, président cantonal de la FDSEA, Yoann Leblanc, Pdg de Vol-V biomasse, Victor Oury, chargé de développement Vol-V biomasse et Marc Bonef, président de la communauté de communes du Pays hamois (de g. à d.).

Philippe Vandermeir, président cantonal de la FDSEA, Yoann Leblanc, Pdg de Vol-V biomasse, Victor Oury, chargé de développement Vol-V biomasse et Marc Bonef, président de la communauté de communes du Pays hamois (de g. à d.).

AAprès plus d’un an de réunions et de discussions, Marc Bonef, le président de la communauté de communes du Pays hamois, et Yoann Leblanc, Pdg de la société Vol-V biomasse, ont signé un compromis de vente d’une parcelle de 25 000 m² sur la zone industrielle d’Eppeville, près de Ham. Ce pari d’injecter le biométhane au réseau en fait un projet unique en Picardie et sans doute un des premiers en France après le projet pilote de la communauté urbaine de Lille. « Ce projet représente un enjeu de société par la synergie qui se crée entre les agriculteurs, les industriels, les collectivités locales, le territoire et les usagers qui utiliseront l’énergie renouvelable produite localement à partir de ressources locales », explique Victor Oury, chef de projet de la société Vol-V Biomasse.

Projet de développement durable
« La méthanisation est pour notre territoire une façon de traiter localement les matières générées, de valoriser des sous-produits qui deviennent aussi nobles que les légumes produits mais pour un usage différent. A terme, cela peut devenir une façon de traiter la fraction fermentescible des ordures ménagères et les déchets de cantine », soulignent Marc Bonef et Christelle Devillers chargée du développement économique et de l’aménagement de la CCPH (communauté de communes du Pays hamois). A long terme, une réflexion pourra être menée sur l’équipement de véhicules roulant au biogaz issu de cette usine. La finalité de cette centrale de méthanisation est d’exploiter et de mieux valoriser les matières organiques du territoire. L’approvisionnement se fera à partir de matières issues de la filière agro-industrielle, de la collectivité avec les déchets verts et de l’agriculture tels que les effluents d’élevage.

Réduction des coûts de transport
Cette relocalisation du traitement des déchets évitera le transport des déchets vers d’autres sites de méthanisation. En effet, certains déchets partent en Belgique pour ensuite revenir en Picardie sous forme de substrats pour épandage. Dans le contexte du Grenelle et des économies d’énergie, les élus ont pris conscience qu’il est important de réduire les coûts de transport et le nombre de camions roulant sur de longues distances. Avec ce nouveau site, Vol-V biomasse pense accueillir entre 10 et 15 rotations de camions par jour. C’est pourquoi l’emplacement de cette unité dans la zone industrielle permettra de limiter les nuisances. Quant aux risques d’odeurs, cellesci seront limitées puisque la matière ne sera pas en contact avec l’air.
La centrale devrait valoriser entre 40 000 et 45 000 tonnes de matières par an pour produire plus de 2 000 000 m3 de biométhane, ce qui correspond à 2 000 000 litres de fioul. « Les conclusions des premières études nous orientent vers l’injection du biométhane dans le réseau de gaz naturel », a souligné Yoann Leblanc de la société Vol- V biomasse.
Le résidu du processus de méthanisation, le digestat, sera redistribué aux agriculteurs qui approvisionneront l’unité. « Ils auront un solde de digestat positif puisque les industriels et les collectivités n’ont pas d’intérêt à reprendre le digestat », souligne Yoann Leblanc. D’ailleurs, un contrat va être signé avec une trentaine d’agriculteurs intéressés par ce projet. Une véritable valeur ajoutée pour les agriculteurs compte tenu du prix actuel des fertilisants minéraux et de la matière organique.