Une situation économique qui reste précaire

Au premier trimestre 2014, la conjoncture économique au sein de la région Nord-Pas-de-Calais ne semble pas vouloir s’inverser, au contraire les statistiques sont cruelles car elles n’émettent aucunement des signes durables d’embellie.

La région affiche toujours un important taux de chômage, soit 12,8 %. Elle présente également une nouvelle dégradation de l’emploi salarié avec une contraction des effectifs de 0,2 %. Les secteurs de la construction comme de l’hôtellerie affichent des résultats décevants qui peuvent se justifier par une réduction du recours à l’intérim soulignant ainsi la faiblesse de la demande. Dans cet environnement pessimiste, la progression des créations d’entreprises hors auto-entrepreneurs constitue en soi une lueur d’espoir.

 

Stabilité du taux de chômage* mais des demandeurs d’emploi toujours plus nombreux

Le taux de chômage affiché au sein de la région Nord-Pas-de-Calais reste stable au premier trimestre 2014, soit 12,8 %, ce qui représente une évolution parallèle à celle observée au niveau national. Ainsi, le différentiel avec le taux national reste le même pour afficher 3,1 points de base.

Toutefois, il est à souligner que le département du Pas-de-Calais est toujours plus touché par le chômage que celui du Nord. Au premier trimestre 2014, la situation de l’emploi est toujours inextricable ce qui justifie la hausse de 0,1 point de base, et le taux important de 13 %.

Alors que dans le département du Nord, la situation est inverse puisque suite à une baisse 0,1 point de base, le taux de chômage est passé à 12,7 %.

 

Au cours du premier trimestre 2014, au sein de la région Nord-Pas-de-Calais, 371 100 demandeurs d’emploi sont inscrits à Pôle emploi en catégorie A, B et C, soit une progression plus modérée que le dernier trimestre 2013, + 0,3 % contre + 0 ,5 %.

 

Nouvelle baisse de l’emploi salarié marchand

Malgré une légère amélioration constatée en fin 2013, la tendance pour l’emploi salarié marchand suit de nouveau une trajectoire baissière. Ainsi, l’emploi diminue de 0,2 % au premier trimestre 2014 par rapport au trimestre précédent. Après une perte de 1 700 emplois au premier trimestre 2014 et un peu moins de 6 000 sur l’ensemble de l’année 2013, le nombre de salariés du secteur marchand est en valeur absolue de 862 500 dans la région Nord-Pas-de-Calais.

Cependant, il est à noter que la baisse concerne plus particulièrement le département du Pas-de-Calais avec 1 400 emplois en moins contre 300 emplois pour celui du Nord.

Dans cette nouvelle dégradation de l’emploi, on observe toutefois un secteur qui se démarque, celui des industries extractives, énergie, eau, gestion des déchets, dépollution, cokéfaction et raffinage. Cette évolution positive peut s’expliquer par l’investissement important des entreprises du Nord et du Pas-de-Calais pour le développement durable.

Cette éclaircie dans le paysage industriel ne doit pas occulter la baisse de l’emploi dans l’industrie mais qui reste moindre par rapport au trimestre précédent, soit -0,1 % contre – 0,6 %.  

A contrario, le secteur de la construction connaît une situation plus fragile au niveau de l’emploi. On enregistre une baisse plus accentuée par rapport au trimestre précédent soit – 0,8 % contre – 0,5 %. Mais, il est important de souligner que celle-ci ne concerne que le département du Pas-de-Calais alors que les effectifs du Nord augmentent légèrement. La baisse d’activité touchant à la fois les locaux non résidentiels et les logements expliquent en grande partie la conjoncture morose du secteur de la construction.

Quant à la situation des services marchands hors intérim, celle-ci s’améliore progressivement pour afficher une légère hausse de 0,3 % au premier trimestre 2014, après avoir connu une diminution au cours de l’année 2013, suivie d’une stabilisation en fin d’année.

Enfin, le nombre de missions intérimaires, qui avait affiché un net rebond en fin 2013, s’oriente encore à la baisse pour retrouver son niveau du deuxième trimestre 2013, soit 32 800 missions. Etant donné que près de deux missions sur trois sont effectuées dans les secteurs de l’industrie et la construction, cette baisse de 6,6 % n’est autre que la résultante des pertes d’emplois enregistrées dans ces dits secteurs.

 

Les secteurs de la construction et de l’hôtellerie sont au ralenti

Une morosité prédominante. Depuis mi 2012, les autorisations de construire des logements dans le Nord-Pas-de-Calais sont en baisse et aujourd’hui, elles ont atteint un niveau inférieur à celui de début 2010.  Sur un an, la chute est moins forte en région Nord-Pas-de-Calais qu’en France soit -14 % contre – 21 %. Il est important de souligner qu’en cumul annuel, au premier trimestre 2014, avec 14 600 logements mis en chantier, le recul est de 4,3 % par rapport au cumul enregistré fin 2013. Sur le plan national, la baisse est de 2,7 %.

 

L’activité hôtelière à la peine. Au premier trimestre 2014, au sein de la région Nord-Pas-de-Calais, les hôtels ont enregistré autant de nuitées qu’au premier trimestre 2013, soit 1,2 million. Alors que le nombre de nuitées au niveau national est en repli de 2,9 %.

En région, les nuitées étrangères qui affichent une progression de 2,9 % ne permettent pas de compenser la baisse des nuitées françaises soit – 0,8 %, celles-ci représentant 77 % de l’activité.

Ces statistiques  s’observent dans un contexte d’augmentation globale des arrivées soit + 0,9 % pour les Français et + 2,0 % pour la clientèle étrangère. Néanmoins, la réduction de la durée moyenne de séjour des deux types de clientèle limite l’effet de ce regain de fréquentation sur l’activité hôtelière.

En effet, la durée moyenne des séjours des Français passe de 1,53 jour à 1,51 jour alors que celle de la clientèle étrangère passe de 1,57 jour à 1,50 jour en un an.

 

La création d’entreprises hors auto-entrepreneurs en hausse  

Depuis le début de l’année 2013 en région Nord-Pas-de-Calais comme au plan national, le nombre de créations d’entreprises hors auto-entrepreneurs est orienté à la hausse. Au premier trimestre 2014, celui-ci affiche une progression de 2,0 % par rapport au trimestre précédent.

Cependant, il est important de souligner que le nombre de créations d’entreprises régionales se situe à un niveau moindre par rapport à celui observé au premier trimestre 2013, soit une baisse de – 2,2 % sur un an. On peut en conclure que l’augmentation des créations hors auto-entreprenariat ne suffit pas à compenser la baisse substantielle des créations sous le régime de l’auto-entrepreneur, soit – 9,4 % par rapport au premier trimestre 2013. Alors qu’en France, l’augmentation des deux régimes permet au nombre des créations d’entreprises d’afficher une croissance globale de 2,4 %.