Une satisfaction mesurée
Le coopératif, îlot de «résistance» dans une ambiance bancaire en reconstruction ? Les résultats du groupe ont été révélés, entre autres à Dunkerque, lors de l'assemblée générale régionale du 9 mai dernier. En légère baisse d'activité, la banque historique de l'économie sociale et solidaire s'engage un peu plus dans la région. Compte-rendu.
“Dans un contexte de taux d’intérêt extrêmement bas, le Crédit coopératif a maintenu une activité de bon niveau (…). En 2015, le nombre de clients du groupe croît de 3,4%“, avance la direction du groupe. Son chiffre d’affaires est en baisse (626,9 millions d’euros contre 650 fin 2014), tout comme son résultat (83 millions d’euros contre 87 fin 2014). Consécutivement, sa masse salariale décroît, passant de 81,5 millions d’euros à 79,6 fin 2015. La banque a perdu un cinquantaine de postes en 2015 et emploie aujourd’hui 1 652 employés. Ses encours moyens de crédit aussi sont orientés à la hausse (+ 3%) en passant la barre des 10 milliards d’euros. Côté résultats, le groupe peut s’appuyer sur un produit net bancaire de 401 millions d’euros en 2015, en baisse de 2,4%. Même tendance sur le bénéfice net qui chute à 37,8 millions d’euros contre 55 en 2014. Enfin, le bénéfice distribuable atteint 29 millions d’euros fin décembre 2015, une enveloppe sensiblement identique depuis cinq ans. Cette somme a été affectée ainsi : 8,5 millions d’euros en réserve légale (soit 15%) et statutaire (5 millions d’euros) contre 11,6 millions d’euros de “retour aux sociétaires et clients associés“. Fin 2015, le Crédit coopératif comptait 860,5 millions de capital. Variable, ce dernier s’accroît de 60 millions d’euros depuis 2014. Les sociétaires ont également renouvelé pour six ans leurs représentants dans divers organismes auxquels la banque a partie liée, comme la Garantie mutuelle des fonctionnaires.
Un réseau de personnalités et de l’investissement dans l’économie régionale. À Dunkerque, l’assemblée générale du Crédit coopératif a délibéré sur un série de modifications statutaires relatives à son capital, à ses certificats d’investissement, et au renouvellement de son conseil d’administration. Seule anicroche dans les votes, les quelques “votes défavorables” quant à l’augmentation de la rémunération d’un conseil. Dans la région, la banque s’appuie sur un comité regroupant un large éventail de personnalités issues de l’économie sociale et solidaire, de l’habitat, du monde consulaire, entrepreneurial ou encore universitaire. Engagée dans l’opération “Troisième révolution industrielle“, la banque propose des livrets d’épargne dédiés à l’investissement dans l’économie régionale. Un millier de livrets ont été ouverts l’an dernier, détenus pour un tiers par des habitants du Nord − Pas-de-Calais − Picardie, le total dépassant 10 millions d’euros. Sur les prêts s’inscrivant dans cette opération, 4,4 millions d’euros ont été engagés, qui ont bénéficié pour moitié à des créateurs d’entreprise. Enfin, l’établissement bancaire s’est doté d’un manifeste en sept points, qui vont de la construction d’actions communes avec les fédérations, collectivités, groupement d’acteurs, à la “finance solidaire” privilégiant l’économie “réelle et l’intérêt général“. Et d’incarner le coopératif auprès des pouvoirs publics. Reste à voir si elle obtiendra des résultats.