Une salutaire orientation économique !
Créé en 1987, le Comité local d’aide aux projets des jeunes sur Cœur d’Ostrevent, a muté voilà cinq ans vers l’aide aux projets économiques. Avec un certain bonheur depuis que la CCI de Douai s’y est associée. Et 25 ans après, les élus peuvent savourer la pertinence de leur initiative.
Le CLAP servait alors à accompagner financièrement des projets très divers, des voyages ou des missions humanitaires… A partir de 2001, quand apparaît Cœur d’Ostrevent (CO), germe l’idée d’étoffer le dispositif vers l’aide à la création ou la reprise d’activités économiques. En 2000 naît le “CLAP éco”, fruit d’une réflexion entre la Maison des jeunes citoyens de Douai et la Région Nord-Pas-de-calais. Sur ce berceau se penchent d’autres acteurs comme la Direction régionale de la jeunesse et des sports, la Cohésion sociale, le conseil général du Nord, les communes du SIRA, la CAD avec la Pévèle et Cœur d’Ostrevent.
Depuis, 112 projets sont financés avec création de 148 emplois directs encore pérennes, par exemple pour la première entreprise créée par Elvire Capliez, un institut de beauté à Aniche. Le soutien financier atteint 68 692 €. Dès 2005, avec des pointes en 2008, 2010 et 2011, le nombre de projets repart au point que les aidants musclent leur aide. On passe alors de 5 000 francs par projet (soit aujourd’hui 750 €) à 8 000 € quand naît la monnaie européenne. Aujourd’hui, CO alloue une enveloppe annuelle de 10 000 € au CLAP éco. Mais les risques sont réduits par une préparation/validation des dossiers minutieuse. Des référents accompagnent ces deux phases, limitant le nombre d’échecs. Quand on dit référents, il faut comprendre des chefs d’entreprise ou des financiers en activité ou qui continuent de conseiller à travers des réseaux. Autour du montage du projet se rassemblent donc des compétences, et des vraies : par exemple la BGE locale ou la CCI Grand-Lille-territoire de Douai.
La population éligible est jeune et a besoin d’être guidée. Il s’agit de 18/30 ans en insertion ou demandeurs d’emploi (inscrits à Pôle emploi) de l’arrondissement de Douai. Il peut s’agir de jeunes entrepreneurs déjà en activité, à condition que leur société ait été créée moins de six mois auparavant. Dans le cadre des contrats de revilatisation, le CLAP éco s’applique aussi aux plus de 30 ans.
Christine Pimare (MJC Douai), qui pilote la plupart des dossiers, rappelle qu’en fait, plus de partenaires se rassembleront autour du CLAP éco, plus les candidats créateurs-repreneurs bénéficieront de fonds d’aides variés ou d’aides annexes en conseils, accès à des réseaux, etc., et donc plus ils s’appuieront sur d’incontestables compétences, sachant que tous les secteurs d’activité sont représentés dans le CLAP éco. Aujourd’hui, dans un contexte vraiment très difficile localement comme l’a rappelé le président de CO, Jean-Jacques Candelier lors de la remise de chèques de soutien à ces jeunes créateurs à Montigny-en-Gohelle, le problème est aussi de pérenniser ces entreprises et de leur assurer les moyens d’une certaine croissance minimum. “Et surtout, il faut parler partout de ce que fait le CLAP éco, ont rappelé le président et Mme Pimare, pour sensibiliser d’autres acteurs du monde économique et monter en puissance.” L’appel à l’ouverture au secteur privé est donc dans l’air, d’autant que les collectivités sentent leurs ressources diminuer, ou stagner dans le meilleur des cas. Mme Pimare met donc en garde contre toute euphorie prématurée. Si le CLAP éco fonctionne bien, c’est grâce à une mutualisation de moyens. “Mais, rappelle-t-elle, il faut se battre en permanence pour rassembler des fonds de lancement.On a la chance que la Ville de Douai veuille favoriser ce genre de structure et que l’on puisse signer de nombreuses conventions avec, par exemple, Elise ou Pôle emploi, la MJC de Douai n’étant pas ici dans un rôle de bailleur de fonds mais accompagnant les projets à sa façon. L’impact du CLAP éco sur le Grand-Douaisis n’est donc pas anodin parce qu’il est le résultat de volontés nombreuses et très diverses.”
Ces structures modestes, le plus souvent des PME-TPE créées via le CLAP éco, sont très représentatives de ce qu’il est possible de faire sur Cœur d’Ostrevent et le Douaisis-Pévèle en général, la première citée étant aussi un fief de l’économie sociale et solidaire qui a à traiter de ce genre de dossiers de création. Les emplois sont de plus non délocalisables, souvent pérennes, et ces TPE vont mieux s’adapter aux fluctuations du marché que de grosses structures qui ferment et licencient brutalement comme c’est hélas le cas sur CO et ailleurs.
A l’occasion des 25 ans du CLAP ont été primés et récompensés par des chèques de soutien : Laurent Mutelle, créateur de services et conseils en téléphonie à Marchiennes (1 600 €) ; Céline Joly de Wandignies-Hamage, créatrice d’un institut de beauté à Orchies (3 500 € pour deux emplois créés) ; Anne-Marie dos Santos pour la création d’un magasin de fleurs à Masny ; Maxime Blondeau qui a monté une entreprise de sonorisation-animation à Hornaing (1 600 €) ; et Damien Zajac qui a repris une boulangerie à Pecquencourt (4 800 €).
Dossiers à retirer à CO (Lewarde) , service de développement économique/CLAP éco : 03 27 71 37 63 Josianne Montsauret.
Les Matinales de l’immobilier. Adévia veut activer la commercialisation de Barrois.
Depuis 2009, Cœur d’Ostrevent n’avait plus organisé ces Matinales qui se sont déroulées cette fois au château Montmorency à Montigny-en-Ostrevent. Bruno Lamiaux, directeur du service de développement économique de CO, et Elodie Robillard, collaboratrice d’Adevia (choisi par cet EPCI du Douaisis), recevaient quelques entrepreneurs, investisseurs et promoteurs pour faire connaître les possibilités de foncier et les projets d’immobilier en général.
Via le diagnostic immobilier de “Katalyse”, on y voit plus clair dans les possibilités foncières offertes par les ZA de ce territoire de 73 000 habitants pour 21 communes et ses atouts géographiques indéniables, surtout en voies de communications, mais aussi en foncier disponible et viabilisé (avec fibre optique intégrée…). Les observateurs savent que CO souffre d’un important déficit d’occupation sur la zone Barrois (Montigny-en-Ostrevent/Pecquencourt, et le long de l’A21) et sur la partie d’extension dite de “logistique” sur la ZA de la Renaissance à Somain-Aniche. Ajoutons-y la ZA de Dessessevalle à Somain, mais à un degré moindre puisqu’elle semble devoir se remplir même si le rythme est un peu lent : au moins le mouvement est-il amorcé alors que sur les deux ZA précitées, il faut absolument démarrer quelque chose de concret malgré la conjoncture industrielle néfaste et les mauvaises nouvelles qui ne cessent de s’abattre sur le Douaisis et Cœur d’Ostrevent.
C’est donc vers Adevia que se tournent les regards. Bruno Lamiaux, directeur du service économique de CO, reconnaît quelques manques : «On a été victimes de l’inflation de projets ailleurs. Nous sommes coincés entre trois pôles − Valenciennes Métropole, la CA Douai et la Métropole. La Pévèle a profité de l’exploitation de développements le long des autoroutes, pas nous. L’analyse du cabinet spécialisé montre que nous devons apporter des plus-values à nos zones et que les projets sont de plus en plus mobiles, que nous ne devons pas mettre tous nos œufs dans le même panier en misant tout sur la logistique, mais au contraire sur des PME diversifiées, si possible complémentaires et engagées en développement durable. Nos prix sont hétérogènes, de 10 à 45 € le mètre carré. Nous offrons 2 000 hectares d’ici 2023 et notre population a augmenté de 1 000 habitants. Enfin, nos ZA offrent la fibre optique et nous sommes là pour écouter l’entrepreneur et nous adapter à ses besoins…»
Pour Adevia comme pour beaucoup d’observateurs, la machine peut se mettre en route ! On jugera à l’aune des implantations d’entreprises et rien d’autre : l’économie est ainsi faite. Elodie Robillard d’Adevia dépeint la situation : «Malgré la crise, il y a des mouvements vers des commercialisations, on est en léger positif avec existence de projets endogènes. Sur Barrois par exemple, projet de bâtiment-relais, on y valorise l’investissement dans la pierre et on anticipe les projets d’extension. Sur Dessessevalle, 9 projets existent, 6 parcelles de 6 hectares sont disponibles. Sur La Renaissance, 61 hectares, il reste 4 parcelles libres mais il y a des intentions d’activité. Dans la partie extension, 5 hectares sont à prendre, ça bouge régulièrement dans cette zone1.»
C’est sur cette partie que doivent porter les principaux efforts d’Adevia. Il y aurait eu signature avec un promoteur pour l’implantation de diverses activités sur une parcelle de 6,7 hectares (secteur 2) mais les secteurs 1 (26,5 ha), 3 (14 ha) et 4 (17 ha) sont toujours gelés par un énorme projet, maintenant assez ancien, de plate-forme logistique ultramoderne mais qui dort. Quant à Barrois, si CO ne veut pas de projets commerciaux dans l’alimentaire, il souhaite un pôle commercial au nord de la zone (en ZFU). Un projet sur 8 hectares, de taille régionale, existerait via un vaste complexe de jardinerie. CO veut aussi se rapprocher des prix du marché local et ne plus se bloquer à 20 € le mètre carré comme hier, puis propose des aides financières jusqu’à 25% de l’investissement. Enfin, en liaison avec la ville de Montigny, un plan de réorganisation des transports est à l’étude pour drainer les consommateurs vers les zones marchandes.
1. CO vend son hôtel d’entreprises (encore occupé).
Contact : Bruno Lamiaux au 03 27 71 37 51.