Une question de culture…
Le débat revient, tous les quatre ans, à l’occasion de l’approche des Jeux olympiques, comme un serpent de mer. Quelle place faite au sport dans notre société ? En milieu scolaire et universitaire ? Quitte à froisser notre orgueil gaulois, notre pays ne peut pas s’enorgueillir d’être une nation de culture sportive, au contraire des anglo-saxons par exemple.
Dans moins d’un an, Paris 2024 en sera à tirer ses bilans. Nos champions auront-ils répondu à l’attente du peuple, aux ambitions élyséennes ? Et si, il y avait plus important qu’une médaille, qu’elle fusse en or, en argent, en bronze ? Si justement, la place de ce sport dans la société était vraiment sujet de débat national ? Une vraie question de santé publique. L’inactivité physique est le quatrième facteur de risque de maladies non transmissibles (cardiovasculaires, diabète, cancer, ostéoporose, dépression…) sans oublier les Troubles Musculo-Squelettiques et les lombalgies. Le coût annuel de l’inactivité a été évalué par l’International Sport and Culture Association à 9,5 Mds€ pour la France. Inversement, si l’ensemble des actifs de notre pays se mettait à pratiquer une activité physique régulière, l’économie de santé serait de 10 Mds€, selon une étude du Conseil National des Activités Physiques et Sportives. À lire le rapport France Stratégie, la situation en France ne s’améliore pas. Les conséquences de la vie de bureau, des loisirs passifs et des déplacements, majoritairement, motorisés ont fait exploser la sédentarité. Près d’un Français sur deux déclare ainsi «ne jamais pratiquer» d’activité sportive. C’est un sur trois en Allemagne, un sur quatre dans le monde et un sur dix en Finlande. Selon la Fédération Française du Sport en Entreprise, 16 % des Français pratiquant une activité physique, soit environ 1,5 million de personnes, le font dans le cadre professionnel. Le gouvernement français compte, lui, profiter de l’organisation des Jeux olympiques pour augmenter de 3 millions le nombre de pratiquants. Il y a une autre compétition à gagner : celle de la culture économique dans notre pays. Il y a là, autant, sinon plus de labeur pour y parvenir…