Une production à 72 % de ses capacités

L’économie dans le département de l’Aisne ne va pas très fort. D’une manière générale, les entreprises industrielles ont réduit leurs productions et n’ont pas l’intention d’investir. Dans les bassins d’emplois, les taux de chômage dépassent parfois les 15 %. C’est le cas par exemple dans le Saint-Quentinois. Une des conséquences de la crise économique est que l’Aisne perd de la population.

D’un point de vue général, les entreprises dans l’Aisne ont réduit leurs capacités de production.
D’un point de vue général, les entreprises dans l’Aisne ont réduit leurs capacités de production.

 

D’un point de vue général, les entreprises dans l’Aisne ont réduit leurs capacités de production.

D’un point de vue général, les entreprises dans l’Aisne ont réduit leurs capacités de production.

Les représentants de l’Etat rappellent à tous, dès qu’ils en ont l’occasion, devant la presse surtout, qu’il existe « des dispositifs de financement de l’économie » ; « que l’Etat se mobilise pour assurer son financement ».
Parmi, les principaux dispositifs, il faut citer la médiation du crédit dont s’occupe dans chaque département le directeur de la Banque de France. Il faut citer aussi la bienveillance de la commission des services financiers des administrations fiscales et sociales d’un département. Cette commission examine les situations des entreprises en difficulté et leur dresse des plans d’apurement de leurs dettes fiscales et sociales.
Les chefs d’entreprises qui se débattent dans la crise pourront bientôt en appeler à la Banque publique d’investissement (BPI), « soutien ciblé vers les PME-PMI », banque décentralisée en région.
Cependant, l’économie semble s’essouffler dans l’Aisne. Le préfet, Pierre Bayle, a fait récemment le point sur la convalescence économique du département. Et le moins que l’on puisse écrire c’est que, dans l’Aisne, l’économie va mal. Un indicateur fiable en témoigne : les rentrées de TVA dans les caisses de l’Etat. Dans l’Aisne elles ont chuté de 11 % entre octobre 2011 et octobre 2012. Il faut noter que VAG France (importateur de voitures allemandes) à Villers-Cotterêts totalise à lui seul la moitié des rentrées de TVA du département de l’Aisne.

Les taux de chômage s’envolent
« Les entreprises de l’Aisne tournent à 72 % de leur leurs capacités de production, a indiqué le préfet. Très peu d’entre elles peuvent investir car on considère que le seuil minimum pour cela est de 80 %. » Les banquiers de l’Aisne ont fait part au préfet du fait « qu’ils ne réaliseront pas leurs objectifs de prêts aux entreprises cette année ». Cette déclaration, à l’égard de laquelle la prudence est de règle, constitue tout de même un autre indicateur du ralentissement sérieux de l’économie départementale. Cependant, dans la crise qui s’étend, deux secteurs de l’économie axonaise sont dynamiques, du moins ne ralentissent pas : l’agroalimentaire et le machinisme agricole.
Quant aux taux de chômage dans l’Aisne, ils s’envolent dans les bassins d’emplois les plus touchés : 15,5 % dans le Saint-Quentinois (en octobre), 16,7 % en Thiérache, 15,4 % dans le Chaunois- Ternois, 7 % dans le Soissonnais (sans les plans sociaux qui s’y préparent, notamment chez Baxi et Focast, et qui supprimeront 600 emplois), 12,5 % dans le Laonnois et 12 % dans le sud de l’Aisne autour de Château- Thierry. Bref, le taux de chômage dans l’Aisne est fixé, pour l’instant, à 14,4 %. Il est supérieur de quatre points à la moyenne nationale. C’est dire combien la crise dans l’Aisne s’aggrave.

Exode démographique
En novembre 2012, Pôle Emploi dans l’Aisne a recensé 35 167 demandeurs d’emploi de catégorie A (dont 18 861 hommes), soit 10,8 % de plus qu’en novembre 2011. Les plus touchés par le chômage sont les demandeurs d’emploi de plus d’un an. Ils représentent la moitié de l’effectif, et parmi eux, ceux qui sont âgés de plus de 50 ans réunissent 17,3 % des demandeurs d’emplois. Et le préfet de l’Aisne souligne que les bassins de vie les plus touchés par le chômage, ceux de la partie nord du département, sont en train de perdre une population qui les quitte pour tenter de trouver du travail dans les grandes métropoles. Quant aux emplois d’avenir financés en partie par l’Etat et qui s’adressent en priorité aux jeunes de 16 à 25 ans sans qualification, les collectivités axonaises hésitent beaucoup à les solliciter, du fait de l’obligation de s’engager pour trois ans. A peine une cinquantaine de ces contrats d’emplois d’avenir ont été signés dans l’Aisne