Une politique continue d'investissements
Dans une vallée de l'Aa où certains industriels du papier souffrent, NorPaper Avot-Vallée affiche une belle santé. Une politique continue d'investissements semble la clé du succès.
En 1865, M. Avot, marié à une dame Vallée, fondait une papeterie dans la vallée de l’Aa. En 1903, l’entreprise investissait le site, à Blendecques, où elle est toujours. En 1987, elle intégrait le groupe Cascades pour en ressortir en mars 2011, rachetée par le groupe OpenGate Capital. Ce fonds d’investissement possède 14 sociétés et emploie 6 000 personnes.
La partie extérieure d’une caisse en carton. NorPaper Avot-Vallée produit du papier de couverture blanc destiné aux emballages. C’est du “white-top testliner” dans le jargon des papetiers. C’est la partie extérieure d’une caisse en carton plus sophistiquée que l’ordinaire. Le secteur de l’agroalimentaire fournit 80% de la clientèle finale de NorPaper. Une clientèle “en croissance positive tous les ans“, selon Laurent Glachant, directeur de l’usine.
Le combat du désencrage. Le produit fini qui sort de NorPaper est basé sur 100% de fibres recyclées. L’entreprise a des partenariats avec des entreprises privées, des collectivités locales et des administrations pour récupérer papiers et cartons usagés. Ceux-ci sont “pollués” par maintes matières indésirables pour qui se propose d’en tirer du papier blanc… M. Glachant a mené, d’abord avec ses prédécesseurs, puis ensuite à la tête de l’usine, un long combat pour le désencrage de ces matériaux de recyclage. Depuis 1998, 12 millions d’euros ont été investis dans cet aspect de la production.
On bichonne la machine 6. “Si la machine 6 ne va pas bien, l’usine ne va pas bien“, dixit Laurent Glachon. Elle représente 70% de la production. Alors, on la bichonne. Son amélioration constante constitue une sorte de fil rouge pour l’entreprise. Et si la machine 6 a une largeur utile de 2,5 m, les dirigeants de NorPaper sont à la recherche d’une laize de 2,8m.
Une nouvelle chaudière. L’installation d’une nouvelle chaudière, en partenariat avec Boralex, le fournisseur de vapeur voisin, est le chantier de 2014. Elle représente un investissement de 6 millions d’euros, arrivera courant juin et sera mise en service en novembre. L’électricité produite par cette chaudière qui ne sera pas totalement absorbée par les besoins de l’usine sera réinjectée dans le réseau EDF aux termes d’un contrat de long terme négocié avec l’opérateur public. Selon les dirigeants de NorPaper, la baisse des coûts d’énergie induite dans ce nouvel équipement pourrait, à moyen terme, se révéler cruciale pour la pérennité de l’entreprise et de ses emplois. Nous n’en sommes pas là et comme se plaît à le dire M. Glachant : “Nous sommes vivants et avec des projets.” Ah ! on avait oublié de vous le dire : M. Avot, le fondateur, se prénommait Prudent…