Une plate-forme logistique au cœur des débats

Un projet d’aménagement d’une plate-forme multimodale est en cours d’étude au Grand Port maritime de Dunkerque. La commission du S3PI s’est réunie afin de débattre du dossier.

Une plate-forme de stockage pourrait s’étendre sur 125 ha. Le budget avoisinerait les 11,5 M d’euros HT.
Une plate-forme de stockage pourrait s’étendre sur 125 ha. Le budget avoisinerait les 11,5 M d’euros HT.
D.R.

 

Une plate-forme de stockage répondant aux contraintes environnementales et de sécurité, susceptible d’accepter les ICE (stockage de produits de consommation, de matières dangereuses) et d’anticiper les évolutions liées à la chaîne logistique, pourrait s’étendre sur 125 ha, comprenant des dessertes routières et ferroviaires ainsi que des ouvrages de gestion des eaux de ruissellement. Le programme d’aménagement «Dunkerque logistique international» a pour objectif de développer l’offre de surfaces logistiques sur le port Ouest, aménagé pour l’accueil de conteneurs. Le Grand Port maritime de Dunkerque dispose d’un foncier important et cherche à diversifier les modes de déplacement. Il dispose déjà de terminaux conteneurs et roulier. Le budget avoisinerait les 11,5 M€ HT.

L’impact sur l’environnement pourrait concerner, durant la phase des travaux, la qualité de l’air avec des envols de poussières une fois les terrains mis à nu, mais aussi le bruit avec une forte augmentation du trafic − +70% sur le réseau environnant −, entre autres pour les habitations situées au nord de Loon-Plage. A noter que trois mares de chasse seront comblées et cinq habitations détruites. Des mesures compensatoires sont envisagées : la création de plans d’eau, de friches herbacées, de prairies humides et de boisements.

Du côté des associations de défense de l’environnement, Christian Muys (MNLE) dénonce un assèchement des terres entre 5 et 8 ha, un niveau des nappes phréatiques élevé et rappelle que ces terres ont été noyées en 1973. Il souligne que les eaux polluées puisées seront reversées sur les terrains, que les mesures compensatoires annoncées sont déjà prévues à l’origine, que les terres agricoles de tout le Nord-Pas-de-Calais sont remblayées pour pouvoir construire des hangars alors que la région ne produit plus rien. Et il se demande s’ils ne serviront pas plutôt à stocker des déchets dans l’attente de les envoyer en Inde…

Pour Nicolas Fournier (Les Amis de la Terre), il convient de prendre en considération, dans les modélisations des précipitations, les conséquences de pluies hors normes dans l’évolution des conditions climatiques. Il s’étonne que le SAGE n’ait pas pris en compte le scénario d’une crue décennale et regrette la destruction de tous les espaces naturels sur notre littoral. Il souligne que les compensations du terminal méthanier ne sont pas encore livrées en intégralité.