Une petite balle pas si légère…

Une petite balle pas si légère…

En cette période où la situation sanitaire impose des mesures de protection nécessaires, beaucoup s’interrogeront sur l’organisation de joutes sportives, en pleine pandémie mondiale. Le Tour de France cycliste et le tournoi de Roland-Garros vont occuper l’actualité sportive de cette fin d’été. Les deux événements de renommée mondiale ne sont pas seulement des épreuves sportives ancrées dans la culture populaire de notre pays, mais aussi de véritables poids lourds économiques. Prenons le tournoi de Roland-Garros. Il aura lieu du 27 septembre au 11 octobre. Les besoins d’une telle organisation génèrent 4 700 emplois tous les ans. Indirectement, le tournoi produit 9 500 emplois. Hôtellerie, culture, équipementiers et restauration profitent de Roland-Garros. Paris et l’Île-de-France bénéficient d’environ 300 millions d’euros de retombées économiques chaque année. Le tournoi de la Porte d’Auteuil est le second événement de relations publiques en France après le Festival de Cannes – annulé cette année -. Les allées de Roland-Garros, c’est l’opportunité de faire du business, dans ce cadre feutré. Pour les partenaires officiels, les sommes versées avoisinent les trois millions d’euros. Pour les fournisseurs officiels, la somme se situe autour d’un million d’euros. Selon leur statut et l’activation commerciale du partenariat, l’exposition et les privilèges de ces marques sont différents. Au total, ces sponsors rapportent 27 % des 230 millions d’euros de budget annuel prévu par les organisateurs, à côté des droits télé (37 %), de la billetterie (14 %), des recettes d’hospitalité (16 %) et des produits dérivés (6 %). Roland-Garros, c’est aussi 85 % du chiffre d’affaires de la Fédération française de tennis. En clair, l’épine dorsale de l’activité tennistique hexagonale. Une branche employant en France près de 20 000 personnes. Enfin, une place hospitalité achetée par une entreprise pour développer ses relations publiques s’achète à un ticket de 340 euros. Le must : une loge privative à la quinzaine en bordure du court Philippe-Chatrier (hors restauration et avec 15 000 euros de droits d’entrée la première année) va jusqu’à 86 500 euros. De quoi voir les champions autrement…