Une pause de six mois au moins !

Afin de redresser la trésorerie de l’Intercommunalité, le nouveau président de l’Agglomération Maubeuge Val de Sambre a pris une décision radicale. Le point.

Le chantier du centre nautique de Louvroil : gelé pour six mois !
Le chantier du centre nautique de Louvroil : gelé pour six mois !
Le chantier du centre nautique de Louvroil : gelé pour six mois !

Le chantier du centre nautique de Louvroil : gelé pour six mois !

La décision remonte à cet été. Le nouveau président de l’Agglomération Maubeuge Val de Sambre, Benjamin Saint-Huile, maire PS de Jeumont, avait commandé, dès son élection en avril, une étude à un cabinet spécialisé. Au vu des résultats de celle-ci, il a annoncé, lors du conseil de communauté du 25 juin, le gel des chantiers en cours pour six mois au moins. Rappelons qu’au 1er janvier, l’AMVS, par le jeu des fusions, était passée de 23 à 42 communes adhérentes. Parmi les intercommunalités absorbées, celle qui était présidée par le maire d’Hautmont.

Situation inédite. Cette décision spectaculaire a été prise sur fond de continuité politique. Rémi Pauvros, maire PS de Maubeuge, battu aux dernières municipales, a cédé son fauteuil de président d’Agglo, mais la politique économique menée sous son mandat n’a pas été, officiellement, remise en cause. Le vice-président chargé des finances n’a d’ailleurs pas changé : c’est toujours Bernard Baudoux, maire PC d’Aulnoye-Aymeries. En outre, a insisté le nouveau président, tout n’a pas été gelé dans l’activité de l’Agglo.

Apparemment, la trésorerie de l’Agglo a été mise en difficulté pour deux raisons : le haut niveau d’investissements de ces dernières années − il est passé de 8,5 millions en 2009 à plus de 40 millions en 2013 − et un retard dans la perception de recettes. Fin septembre, l’Agglo attendait ainsi 18 millions de rentrées : 6 millions de l’Etat, de la Région et du Département ; 3 millions liés au programme ANRU (Agence nationale de rénovation urbaine) à Maubeuge et Aulnoye ; 6,5 millions liés au zoo ; 2 millions au titre du fonds de compensation de la TVA.

La pause de six mois permettra aussi à l’Agglo de régler ses propres factures.

Quels chantiers ? Les chantiers gelés dans lesquels les finances de l’AMVS sont engagées sont le complexe aquatique de Louvroil, les travaux de voirie plaine Delbasse à Louvroil, le grand parking silo près de la gare de Maubeuge, les aménagements du projet Eurasambre à Maubeuge , le Pôle régional des musiques actuelles d’Aulnoye-Aymeries, le port de plaisance à sec d’Hautmont…

On peut ajouter à la liste l’abandon du projet d’extension du zoo et la remise en cause de la participation de Maubeuge à «Mons Capitale européenne de la culture” en 2015, des faits liés au changement de majorité à Maubeuge.

Notons que l’arrêt des chantiers engendre des frais (gardiennage, pénalités à verser aux entreprises)… Evidemment, des négociations ont été engagées avec les entreprises du BTP concernées.

D’autres économies ? L’investissement, c’est une chose. Qu’en est-il du fonctionnement ? Des économies viendront peut-être de la fusion elle-même (dans la gestion des déchets ou les piscines par exemple), mais des décisions ont déjà été annoncées. Des subventions versées à des associations ayant des salariés vont être ou ont été réduites. Une baisse moyenne de 5 à 10% serait prévue. Et leur renouvellement, dans le cadre de contrats, nesera plus automatique.

Un effort pourrait être demandé aux communes adhérentes, l’Agglo pouvant réduire ses participations financières (dans le domaine des voiries par exemple). L’effort concernera-t-il aussi les personnels (plusieurs centaines de personnes) et services de l’AMVS ? L’avenir le dira.

Stratégie à définir. L’assainissement de la trésorerie de l’AMVS doit durer au moins six mois. En janvier 2015, des décisions seront prises concernant les chantiers, en fonction de la météo et de l’état des finances. Benjamin Saint-Huile, qui a choisi de prendre directement la compétence économique, a annoncé que la stratégie dans ce domaine serait définie, ou redéfinie, pour la fin de l’année. Elle engloberait dans sa réflexion le projet d’un «pôle métropolitain» à l’échelon au moins du Hainaut-Cambrésis et un rapprochement économique avec la région de Charleroi, dans la proche Belgique.