Une page industrielle et d’urbanisme a été tournée !

Ce bâtiment est rattaché à l’histoire de Jeumont Schneider. Dans cette chaudronnerie, ont été notamment fabriquées d’imposantes pièces destinées aux centrales nucléaires et sous-marins atomiques…

Mardi 18 mars 2014, premier jour de la démolition de l’atelier D de l’ex-Jeumont Schneider.
Mardi 18 mars 2014, premier jour de la démolition de l’atelier D de l’ex-Jeumont Schneider.
D.R.

Mardi 18 mars 2014 : premier jour de la démolition de l’atelier D de l’ex-Jeumont Schneider.

 

La démolition de «l’atelier D», sur le site de l’ancienne usine Jeumont Schneider, a commencé le 18 mars. Elle devait s’achever en mai. Situé entre la rue des Usines et la rue du Cinéma, en bordure de la voie ferrée, non loin de la gare, cet imposant bâtiment était ancré dans l’histoire industrielle de Jeumont (à l’est du val de Sambre, près de la Belgique) et dans sa mémoire ouvrière. Si l’histoire continue, c’est à l’écart du centre-ville, dans la zone industrielle, avec JSPM (groupe Areva), Jeumont Electric, Altawest ou encore, Nexans…  

Histoire. L’atelier D était une chaudronnerie blanche (soudage de l’inox) servant à la fabrication des moteurs, notamment ceux des premières centrales nucléaires, des centrales hydroélectriques ou des sous-marins atomiques de la Marine nationale. D’imposantes pièces en sortaient : arbre et rotor, ogive… Dans les années cinquante, cet atelier a employé jusqu’à 250 ouvriers. Parler de ce site, c’est se plonger dans une histoire franco-belge jalonnée de changements de mains, et de noms, ainsi que de restructurations.

Celle-ci a commencé en 1898, avec la création d’un atelier de constructions mécaniques (montage de moteurs de traction), lié à une usine de Charleroi (Belgique). Racheté par le baron Empain en 1904, son activité s’est précisée dans le secteur de l’électricité et de l’hydraulique (moteurs de tramways, trains…). En 1921, c’est la naissance des Forges et Ateliers de constructions électriques de Jeumont (FACEJ appartenant toujours au groupe Empain). Puis, en 1964, création de Jeumont Schneider par fusion de la FACEJ avec Schneider Westinghouse (matériel électrique).

La fin en 1994/1995. Dans les années soixante-dix, le programme nucléaire français va apporter du travail à l’atelier avec la fabrication «des groupes motopompes et des mécanismes de commandes de grappes pour les réacteurs nucléaires à eau pressurisée». A partir des années 1985, l’effondrement du marché mondial de l’électromécanique et du nucléaire va entraîner des plans de restructuration du groupe Jeumont-Schneider, à la fois juridique et géographique. Framatome va reprendre une partie des activités et Jeumont Schneider industrie deviendra Jeumont industrie en 1989. Repli géographique et cessions viendront au milieu des années quatre-vingt-dix.

Chantiers fameux. Le métier de Jeumont Schneider, c’était le matériel électrique et électromécanique, la distribution et le transport de l’énergie électrique, l’électronique industrielle dans la sidérurgie et la métallurgie, les installations clés en main… Parmi les chantiers qui ont fait date, des métros (Marseille, Mexico, Caracas, São Paulo, Montréal, Le Caire…), les équipements du TGV Paris Sud-Est, des commandes pour des centrales hydro-électriques (Tucurui au Brésil) et bien d’autres, dont des matériels pour les centrales nucléaires…  

Urbanisme. Devenu propriété de la commune, servant même d’annexe aux ateliers municipaux, l’atelier D était donc en friche depuis le milieu des années quatre-vingt-dix. Fin 2013, il a été revendu à l’agglomération Maubeuge Val de Sambre qui a pris le relais pour la démolition des 3 120 m2 (permis délivré le 13 novembre), après désamiantage. L’avenir du terrain libéré n’est pas écrit mais l’idée des élus, outre de dégager la vue et de faire disparaître une friche difficilement utilisable, serait d’améliorer les liaisons entre la gare SNCF, la gare numérique, la médiathèque et le centre-ville.