Une nouvelle lettre de Robespierre

Laurent Wiart, directeur de la médiathèque d’Arras, présente avec fierté ce manuscrit exceptionnel.
Laurent Wiart, directeur de la médiathèque d’Arras, présente avec fierté ce manuscrit exceptionnel.
D.R.

Laurent Wiart, directeur de la médiathèque d’Arras, présente avec fierté ce manuscrit exceptionnel.

Matthieu Lamoril, adjoint au maire d’Arras chargé de la culture et du patrimoine, accompagné de Laurent Wiart, directeur de la médiathèque d’Arras, a présenté une lettre de Maximilien Robespierre issue d’une collection de manuscrits de Dominique de Villepin, ancien Premier ministre. Il s’agit de la deuxième lettre de cet illustre Arrageois qui rejoint les archives de la médiathèque d’Arras, une première ayant été acquise il y a un peu plus de deux ans.

 Une opportunité saisie par la Ville d’Arras. Lors d’une vente aux enchères à Paris les 28 et 29 novembre, Dominique de Villepin a dispersé une collection de manuscrits représentant cinq cents documents dont deux lettres de Robespierre. Une lettre datant de 1791 a été acquise par le conseil général du Pas-de-Calais pour rejoindre les Archives départementales. La Ville d’Arras a pu prendre possession de la seconde pour un montant de 17 000€ (enchère initiale de 2 000€) avec l’aide du ministère de la Culture qui a fait valoir son droit de préemption, ce document étant destiné à un acheteur américain. Elle va enrichir de manière significative la collection d’autographes de Maximilien Robespierre (six au total) possédés par la médiathèque municipale d’Arras. La lettre, de deux pages et demie, est datée du 4 mars 1790, expédiée de Paris et adressée à Antoine-Joseph Buissart, confrère avocat et ami arrageois partisan des idées nouvelles.

Une ou plusieurs pages de l’histoire d’Arras. Dans cette correspondance, Robespierre relate l’adoption par l’Assemblée constituante d’un décret dont il est l’inspirateur et qui concerne les biens communaux. Il y évoque également l’agitation menée contre lui à Arras par un autre de ses confrères, Bon Albert Briois de Beaumetz (1755-1800) membre comme lui de l’Assemblée : «Je viens d’apprendre, non sans rire, que j’ai été le sujet d’une expédition presque militaire faite au collège d’Arras.» Elle fait suite au célèbre discours dit «du marc d’argent», prononcé à l’Assemblée le 25 février 1790, dans lequel Robespierre remet en cause le fait que pour être électeur, il faille acquitter un impôt direct. En réponse, Briois de Beaumetz publie une lettre qui, déformant les propos de Robespierre, lui fait regretter que les Artésiens ne paient pas assez d’impôts directs.

Les illustres enfants d’Arras. L’idée directrice de la Ville d’Arras est, comme l’exprime Matthieu Lamoril, «de mettre en valeur les enfants illustres d’Arras». Il suffit de se promener dans les rues Arras pour constater qu’ils ont nombreux à (re)découvrir. Le projet d’un parcours thématique dans la ville fait son chemin, elle est d’ailleurs clairement évoquée par l’élu. Pour le moment, la lettre sera exposée prochainement sous vitrine, «pendant une durée de trois mois pour des raisons de conservation».