Une nouvelle identité pour des formations plus diversifiées
Le lycée rural reste agricole (élevage laitier et transformation), sa vocation d’origine, mais il propose aussi une filière «services à la personne» et une filière commercialisation.
Cet automne, le lycée agricole du Quesnoy est devenu le lycée des 3-Chênes. Le proviseur, Henry-Louis Bourgois, qui en est à sa dixième année scolaire, explique : si, à l’origine, l’établissement était un CFPPA (Centre de formation professionnelle et de promotion agricole), destiné à la formation continue des agriculteurs, ce qu’il est toujours, il s’est aussi diversifié au fil des années. “Le mot ‘agricole’ était devenu réducteur. Aujourd’hui, le chiffre ‘3’ est notre chiffre clé. Il y a en effet trois centres de formation : un lycée avec 115 élèves, un centre de formation d’apprentis avec 75 contrats et, donc, ce CFPPA qui représente, par an, 15 000 heures stagiaires. Trois, c’est aussi le nombre des filières : agriculture/transformation, services à la personne et commercialisation.” Il souligne au passage que l’autre lycée agricole de l’Avesnois, Charles-Naveau à Sains-du-Nord, est complémentaire, en proposant par exemple un bac pro dans le domaine de la commercialisation…
Une exploitation en pivot pédagogique. Un peu à l’écart, dans la campagne, le lycée dispose d’une exploitation de vaches laitières, une cinquantaine. Et 80% d’entre elles sont des bleues du Nord, une race du Hainaut. Cette ferme a déjà connu une mise aux normes en 2009. À partir de février, avec des financements de la Région, doivent être construits deux hangars : un pour le fourrage et un pour le matériel. S’y ajouteront un local pour les machines et des vestiaires-douches destinés aux élèves, apprentis et adultes. Pour le proviseur, l’exploitation est vraiment le pivot pédagogique des différentes filières. L’atelier de transformation, lui, se trouve dans l’enceinte du lycée et a déjà été modernisé. “L’atelier a également une double fonction : économique et pédagogique. En 2015, il aura transformé 90 000 litres, trois fois plus qu’il y a six ans. Il pourrait atteindre les 120 000 litres, mais on veut maîtriser ce volume pour tenir compte de la dimension pédagogique.“
Un atelier qui permet la commercialisation. De l’atelier, sortent des fromages à pâte pressée (la mimolette a remporté un prix au dernier salon de La Capelle), à pâte molle, à pâte persillée (avec le “Pavé Bleu” sorti en 2013) et une gamme de yaourts étuvés et brassés.Ces produits sont commercialisés sur place, en vente directe, sur les marchés du Quesnoy, mais aussi vendus à des restaurateurs, à de grandes surfaces du Hainaut et dans des boutiques lilloises.
Le lycée fait partie du réseau des Boutiques de l’Avesnois, créé et animé par le Parc naturel régional. La petite surface de vente a été récemment déplacée de l’atelier de transformation vers l’accueil de l’établissement. “Là, constate M. Bourgois, elle est plus visible et réalise plus de ventes. En 2016, l’accueil et la boutique seront restructurés et confortés.“
D’autres métiers pour le monde rural. La filière dite de services s’est restructurée en 2008 avec l’arrivée de CAP “aide à la personne” tournés vers les enfants, les familles ou les personnes âgées… La filière commercialisation est, quant à elle, un prolongement de l’activité de transformation du lait. L’agriculture souffre, dit-on, mais M. Bourgois estime qu’il y a toujours des jeunes candidats à l’installation ou prêts à travailler dans l’agroalimentaire et en milieu rural. Les formations commercialisation répondent, indique-t-il, aux besoins de diversification des agriculteurs qui veulent améliorer leurs revenus en développant la vente directe à la ferme, la vente de produits fermiers aux touristes. “On réfléchit en ce moment à proposer des formations continues aux techniques de commercialisation, notamment via Internet.“