Une nouvelle ère ?
Le succès était au rendez-vous pour le lancement du «mini Davos» organisé par François Pélissier, le président de la CCIT de Meurthe-et-Moselle. Six cents dirigeants européens avaient répondu à cette invitation à la réflexion et au débat afin de trouver des solutions pour assainir l’économie et enrayer la spirale de la crise. Une réflexion plus que jamais d’actualité, menée par des experts, Gerhard Shrörder en tête, alors que le couple franco-allemand connaît quelques frictions.
«La crise économique et financière que traverse l’Europe est profonde. Elle remet en cause nos modes de pensées, nos règles de fonctionnement et nos habitudes. Nous devons agir et aller de l’avant avec audace, courage et détermination pour surmonter ce défi. Il faut espérer et réfléchir !» C’est par ces mots que François Pélissier a ouvert le premier Forum Economic Ideas. Le 3 mai dernier, six cents chefs d’entreprise allemands, belges et luxembourgeois sont venus débattre et réfléchir ensemble à un changement économique. Un débat sur fond de crispations réelles ou supposées au sein du couple franco-allemand, inspirant à Gerhard Shrörder, une formule des plus piquantes, «les deux pays doivent exercer une gouvernance comme deux hérissons font l’amour… avec prudence !». Une manière pour l’ex-chancelier, très en verve lors de la conférence de presse, précédant son intervention en clôture du forum, de dresser un constat réaliste de la situation des deux pays. Une Allemagne qui gagne et une France qui stagne ? S’adapter et agir «On nous reprocherait presque d’être en trop bonne santé ! On ne va quand même pas nous tenir grief d’avoir appliqué des méthodes qui réussissent», déclare l’ex-chancelier qui faisant référence à sa réforme de 2003, qui lui a coûté sa réélection en 2005, engage les pouvoirs en place à «faire le choix de politiques exigeantes, même lorsqu’elles doivent mener à l’impopularité et donc aux échecs électoraux. Car si ces décisions sont, à long terme, bonnes pour la nation, il ne faut pas hésiter». Il faut donc réformer l’Europe, «ce n’est plus la peine de regretter les Trente glorieuses, elles ne reviendront plus. Cela ne sert à rien. Nous n’avons d’autre choix que de nous adapter», souligne Philippe Maystadt, l’ancien président de la Banque d’investissement Européenne. Pour le ministre belge, tout se jouera dans les dix ans à venir. Ce rendez-vous, dont on attend la diffusion des conclusions marque-t-il le début d’une nouvelle ère économique plus transparente et plus saine ? L’idée est là …