Une invitation pour un voyage gastronomique
La boutique à l’essai de Béthune accueille depuis peu son premier locataire. El Chiquero, épicerie fine ibérique, s’est ainsi installée dans ce fonds de commerce situé près de la gare. Son créateur, Christophe Hochart, va ainsi pouvoir tester son activité pour les six mois qui viennent.
Dans un contexte où les petites enseignes souffrent du fait de l’essor des grandes surfaces et du e-commerce, les villes moyennes recherchent des solutions pour redynamiser leur tissu commercial. Béthune a innové, il y a quelque temps, en initiant la boutique partagée, qui a rapidement trouvé son rythme de croisière. Comme son nom l’indique, cet équipement, à l’image d’une pépinière d’entreprises, accueille plusieurs porteurs de projet.
La Ville, la communauté d’agglomération de Béthune-Bruay et la plateforme Initiative Artois ont prolongé la réflexion en lançant la boutique à l’essai dans le quartier de la gare. Soutenue par la CGET, ce concept permet à un créateur d’activité de pouvoir tester son entreprise dans un local avec un bail de six mois renouvelable une fois. «Démarrer dans ces conditions permet de minimiser les risques. Le loyer est conforme aux prix du marché, mais les propriétaires du bâtiment consentent un effort de 10% au démarrage», précise Céline Delansay, directrice adjointe d’Artois initiative.
La plateforme associative, qui finance des créateurs d’entreprise, avait inauguré une première boutique à l’essai sur Bruay-la-Buissière. Après une expérience concluante, Béthune a été retenue pour accueillir la deuxième. La boutique se situe dans le quartier de la gare, un secteur en pleine redynamisation où ouvrira, début mars, un complexe cinématographique de neuf salles.
Une reconversion qui rime avec passion
Un appel à candidatures avait été lancé l’été dernier, puis les projets ont été étudiés. «Nous avons enregistré une dizaine de contacts. Cinq rendez-vous ont été planifiés, trois dossiers ont été retenus, mais l’initiative de Christophe Hochart, El Chiquero, a été sélectionnée par le jury. Il avait déjà bien avancé sur son projet et il voulait ouvrir rapidement», souligne Céline Delansay. Christophe Hochart est passionné de culture ibérique. Il apprécie tout particulièrement la gastronomie espagnole, un attrait qui rime aujourd’hui avec reconversion professionnelle. «Il s’agit de ma deuxième expérience de création d’entreprise. J’adore l’Espagne et les produits de ses terroirs. Ma volonté était de faire découvrir la charcuterie haut de gamme, le fameux pata negra, les fromages, les produits de la mer ou à base d’huile d’olive, mais aussi les vins. Il existe une grande variété gastronomique en Espagne», explique Christophe Hochart.
Ce dernier propose aussi des dégustations de planches (pintxos), de mets divers et de vin au verre. «Cependant, ce n’est pas un bar à vin, on parle bien d’épicerie fine», précise Christophe Hochart. S’il a été séduit par le concept de boutique à l’essai, un autre argument de poids l’a incité à candidater : le bâtiment qu’il occupe désormais appartenait autrefois à ses grands-parents. Un signe du destin et un retour aux sources en quelque sorte.