Une halle monumentale et une orientation budgétaire bancale
Le projet de rénovation de Calais-Nord avance. La municipalité de Calais a dévoilé les premières esquisses réalisées par le cabinet d’architecte de l’agence Tank lors du conseil municipal du 30 janvier dernier.
Présentation de la future halle de la place d’Armes à Calais.
Le premier conseil municipal de Calais s’est déroulé sur le même ton que le précédent (voir La Gazette n° 8513 du 1er janvier) : tendu. La dernière fois, le palais des congrès avait semé la discorde dans les rangs des élus ; cette fois, c’est la rénovation de Calais-Nord et la réalisation d’une halle couverte sur la place d’Armes. Après une procédure de près de 9 mois, un concours d’architectes a choisi le cabinet Tank qui a présenté ses premières esquisses devant les élus. Sur un sol totalement refait, un grand quadrilatère trône en bout de place. La surface hors œuvre nette affiche 1 250 m² ; les dimensions seront de 9 mètres de haut pour 42 mètres de long. Le budget est de 3,2 millions d’euros HT. Les ouvertures larges, hautes et mobiles confèrent à l’ensemble architectural une dimension de transparence esthétique. La forme très droite laisse peut-être à désirer mais l’efficacité est probablement à ce prix. L’espace, par nature modulable, doit servir aux commerçants du marché hebdomadaire comme à des manifestations sportives ou culturels qui seraient organisées.
Exonération de taxes sur les terrasses. L’opposition, par la voix de Jacky Hénin, député européen, n’a pas goûté la forme du bâtiment le qualifiant de « tank » et ajoutant que pour les manifestations culturelles et sportives, d’autres équipements comme le stade de l’épopée ou la Cité internationale de la Dentelle et de la Mode pouvaient déjà servir. Les travaux d’aménagement de Calais-Nord ont repris après les intempéries : travaux de voirie avenue de la mer, rue de la Paix, rue des Thermes… Natacha Bouchart, sénatrice-maire, a décidé d’exonérer les commerçants des taxes sur les terrasses pour compenser la baisse probable de leur chiffre d’affaires suite aux nombreux travaux qui s’échelonnent depuis une année dans le quartier.
Le DOB en débat
Le conseil municipal a débattu des orientations budgétaires pour 2013. Ce document que nous nous sommes procuré trace les grandes lignes financières de la ville pour les années précédentes et doit déterminer la forme que prendra le budget voté avant avril prochain ; malheureusement, dans le document distribué aux seuls élus, on ne trouve aucune perspective chiffrée pour 2013… En 2012, le budget de fonctionnement s’établissait à 95,1 millions d’euros contre 92,9 millions en 2011. Coté investissement, la tendance est à la baisse : 58,3 millions d’euros contre 6,.2 millions en 2011. L’encours de la dette au 1er janvier dernier atteint 99,7 millions d’euros. L’opposition a démontré que la dette n’avait baissé que de 3 millions d’euros depuis 2008 malgré les hausses d’impôts récurrentes. Natacha Bouchart a promis de ne pas augmenter les impôts en 2013. Après les hausses continues depuis son élection, c’était le moins qu’elle puisse faire.
Parmi les autres délibérations…
Le parc immobilier de la ville est très important. La vente de parcelles a fait l’objet d’une passe d’arme entre la majorité et l’opposition. « Sur le terrain que vous vendez route de Gravelines, le compte n’y est pas. J’ai des acheteurs à 30 euros/m² », a lancé Jacky Hénin ; la vente s’effectuant au prix de 22 euros/m². « Vous avez tellement acheté quand vous étiez en responsabilité que nous ne savons plus quoi en faire », lui a rétorqué Gérard Clays, conseiller municipal délégué et président de l’OPHLM. La ville vendra-t-elle à son opposant pour un prix supérieur à celui de France Domaines ?