Une filière agroalimentaire dynamique

C’était la Journée de l’agroalimentaire le 10 octobre dernier en Flandres et dans l’Audomarois. Organisé par l’agence de développement économique des deux territoires (SOFIE), un déplacement dans des entreprises de la filière a mis en lumière les atouts d’une activité prometteuse. Au programme, les sociétés Sade à Arques et Vaesken à Arneke.

L’entreprise Vaesken est devenu un groupe conséquent au nord de Paris.
L’entreprise Vaesken est devenu un groupe conséquent au nord de Paris.

La filière agroalimentaire de la région n’a plus besoin d’être présentée. Dans l’arrière-pays d’Opale, deux entreprises, parmi d’autres, sont un exemple parlant pour le secteur. Dans le village flamand d’Arneke, le groupe familial Vaesken (à l’origine un négociant de bestiaux et de grains) s’est développé au fil d’acquisitions et de l’élargissement de son périmètre. En 1920, David Vaesken fonde la société. Avec l’arrivée de son fils Jean-Jacques dans l’entreprise, la structure change de taille. La collecte et l’entreposage du grain offrent une capacité de 5 000 tonnes. Cinq salariés y travaillent en 1978 et le chiffre d’affaires affiche 1,5 million d’euros (9 millions de francs).

Dans les années 1990 et 2000, Vaesken agglomère plusieurs sociétés : Honoré Vaillant à Audruicq, Gravelines et Steene ; Cardinael à West-Cappel ; Ameux à Pont-Labesse et Esquelbecq ; Bonningue à Marquise, Samer et Wierre-Effroy ; Toulotte à Roquetoire et enfin Elleboudt à Winezeele. Parallèlement, Vaesken se spécialise dans la distribution d’aliments pour animaux, puis commence le négoce de pommes de terre et de céréales. En 2018, l’entreprise emploie 90 personnes sur 22 sites, collecte 160 000 tonnes de céréales et distribue 50 000 tonnes d’aliments pour les bestiaux.

Développement sur l’axe Nord-Sud et à l’étranger

Si le négoce représente encore la majorité de son activité (66 millions d’euros pour 70 salariés), la distribution de petfood emploie déjà 14 salariés et pèse 5 millions d’euros en facturation. La pomme de terre s’évalue à 2,5 millions d’euros et quatre salariés. L’entreprise vend ses produits en ligne et s’appuie sur deux autres réseaux de distribution en Rhône-Alpes-Auvergne et en PACA pour l’alimentation animale. Ainsi, de la mer du Nord à la Méditerranée, ce sont 2 300 tonnes de croquettes qui sont stockées dans 4 000 m², et 1 800 clients.

Dans la région, Vaesken envoie ses produits à l’étranger pour les deux tiers de sa production. Un tiers se vend dans l’environnement proche (dont la Belgique et l’Allemagne). Les flux sont orientés vers le port de Dunkerque. Vaesken a pris le tournant de l’alimentation animale en 2017 avec le rachat des établissements Toulotte qui travaillaient avec la Société spécialisée dans l’alimentation pour le bétail (SABE), issue de l’entreprise familiale Tartar à Blendecques qui venait d’englober un producteur d’aliments pour bétail de Reims. Depuis 1975, l’entreprise a son site à Arques pour se rapprocher du fluvial, et stocke une série de matières premières agricoles tout en produisant, à la demande de ses clients, ses farines, granulats, tourteaux…

La SABE creuse son sillon dans le secteur de l’alimentation animale.

Un développement dos à dos

Avec 16 000 m³ de capacité de stockage, l’entreprise Sabe, dirigée par Patrick Boone, emploie moins de 50 salariés et affiche près de 30 millions d’euros de chiffre d’affaires en 2018. S’appuyant l’une sur l’autre, Sabe et Vaesken renforcent la filière au niveau des récoltes et des premières transformations des ressources. Avec la pomme de terre et la betterave (1re région productrice en France), le lin (deuxième place nationale) et 5 000 emplois, la région est bien pourvue. Les deux sociétés ont fait un choix intelligent et complémentaire. Les territoires de l’arrière-pays d’Opale ont bien saisi l’opportunité du développement rural et agroalimentaire : la communauté de communes de Flandre-Intérieure a voté, il y a quelques jours, la disparition (partielle) de la contribution foncière des entreprises.