Œuvre monstre, méconnue et jamais enregistrée, Le Roi carotte est un opéra-bouffe en trois actes créé en 1872 par Jacques Offenbach sur un livret de Victorien Sardou, d’après un conte d’Hoffman.
© Simon Gosselin
L’intrigue est aussi absurde que simplissime : qu’arriverait-il si un légume accédait aux plus hautes sphères gouvernementales ? Un légume qui serait certes vitaminé, mais aussi brutal, bête et belliqueux ? Lié à Offenbach par une inoubliable Grande-Duchesse de Gérolstein, le metteur en scène Laurent Pelly rêvait depuis longtemps de mettre en scène cette “féérie potagère” – qui fut aussi “un blockbuster commercial et déjanté de l’ancien temps” : une débauche de costumes et de décors pour 195 représentations triomphales à la création ! Le public assistera ainsi à un ballet d’insectes, frémira devant une armée de navets, betteraves et radis roses, contemplera les ruines de Pompéi (façon 1870), admirera une princesse intrépide… Et plus encore, nous avertit Laurent Pelly : “À partir du moment où une carotte sort de terre pour prendre le pouvoir, tout devient vraiment possible”. Pour donner des couleurs contemporaines à cette dinguerie botanique, la dramaturge Agathe Mélinand est allée chercher “du côté de Mel Brooks, Harry Potter ou David Cronenberg”, et signe une adaptation fidèle au caractère loufoque du livret, à la fois intrigue politique, suspens et conte de fées.
Représentations le 3 février à 18h, les 6, 8 et 13 février à 20h, le 11 février à 16h à l’opéra de Lille. Renseignements et réservations au 03 62 21 21 21 ou sur www.opera-lille.fr