Une détection des PME à fort potentiel de développement qui doit aller grandissant
Un an et demi après la signature par les ordres des notaires et des experts-comptables régionaux d’une convention avec la Région portant sur le plan PME, les PME à potentiel de développement se dévoilent peu. Le temps fera son oeuvre mais de nouvelles méthodes de sensibilisation peuvent être actionnées.
En 2009, la Région établit son plan PME qui constate que la taille des PME est insuffisante pour affronter la concurrence. Elle veut donc créer une dynamique aidant ces entreprises à enclencher des actions en interne, à l’export ou par l’innovation. Bref, il faut qu’elles aient un projet de développement, acceptent de se soumettre à des détections de potentialités et examinent avec des partenaires comment entrer dans une phase de croissance pour grandir. Les faiblesses de nos PME résident dans les fonds propres à densifier, la dépendance bancaire et un crédit interprofessionnel
volumineux. La Région bâtit un programme financé mais comment faire pour que les PME, en phase de transmission notamment, y adhèrent ? Sont-elles d’ailleurs au courant de ce Plan ? Le Conseil régional crée donc des observatoires qui détectent et envoient des développeurs. Si le chef d’entreprise accepte qu’on examine ses potentialités (ou pas) il signe un contrat de développement avec la Région. Cette dernière espère trouver 2 000 PME candidates au statut d’ETI.
“Un vrai marché” ! Frédéric Roussel, secrétaire du bureau du Conseil supérieur du notariat a obtenu l’accord de Bernard Bryselbout, président du Conseil régional Nord-Pas-de-Calais de l’ordre des experts-comptables, pour une démarche commune auprès des PME détectées. En septembre 2010, un protocole d’intention a été signé avec la Région (lors du salon Créer), et en novembre c’est une convention. La valeur ajoutée que vont apporter ces deux structures visera la transmission d’entreprise qui a été un peu oubliée dans le Plan régional. “L’idée de base, explique Bernard Bryselbout, est que si l’on veut transmettre, autant que la PME ait des perspectives de développement. Donc, nous avons créé un comité de pilotage et pensé que le bon cadre serait l’entretien annuel avec le chef d’entreprise qui se verrait proposer d’adhérer au Plan qui repart pour trois ans.” Mais aucune statistique n’est à ce jour parvenue sur le bureau de Bernard Bryselbout qui ne s’impatiente pas : “On a démarré en juin 2011 seulement, je pense que le temps agira sur les esprits d’autant que le nombre de transmissions risque d’augmenter avec les départs à la retraite. Or, il y a là un vrai marché !”
Persuader… Frédéric Roussel pense lui surtout au “développement”. “C’est pour moi le maître mot mais il est évident que le cadre de la transmission est une très bonne opportunité pour cette détection. Notaires et expertscomptables conservent leur identité bien sûr mais nous aussi, les notaires, nous pouvons persuader le chef de PME d’entrer dans le dispositif. Des milliers d’entre eux nous rencontrent chaque jour. Nous les conseillons souvent sur l’opportunité de transmettre. La confiance mutuelle est alors le moteur de la décision de l’entrepreneur. Mais je considère aussi qu’il faut parier sur la créativité et l’innovation et que mal transmettre, c’est faire échouer des chances d’innover. Nous avons ce pouvoir de persuasion. Beaucoup d’entrepreneurs ne sont pas eux-mêmes conscients de leurs potentialités.”
Conscient aussi qu’il faut donner au dispositif un coup de pouce, Frédéric Roussel table sur le temps et esquisse quelques pistes : que notaires et experts-comptables soient présents à l’entretien entre le développeur et l’entrepreneur. Il est possible de nommer plus rapidement les entreprises éligibles à condition d’en identifier plus dans le magma des celles qui ne sont pas encore répertoriées. Un “Guide d’entretien” a été réalisé avec des regards croisés sur le type de développement possible, les risques à identifier et mesurables. Frédéric Roussel est optimiste : “Nous avons un bon maillage territorial, nous avons mis en place l’interprofessionnalité qui est appelée à un bel avenir, nous avons la confiance des entrepreneurs. C’est une question de temps et de médiatisation régulière.”