Une décennie de sécurité

Alors que sa société, Sécurité nordiste, vient de franchir le cap de la décennie, Bernard Bouden n’en démord pas : pour durer, il faut garder les pieds sur terre. Concurrence, réglementation, diversification d’activité, etc., rien n’échappe à sa vigilance. De quoi lui assurer d’atteindre la vingtaine.

Après avoir été ouvrier boulanger pendant 22 ans, Bernard Bouden a troqué sa toque et son rouleau pâtissier contre la casquette de chef d’entreprise pour créer sa boîte dans la sécurité. Un secteur que l’homme n’a pas choisi au hasard puisqu’à cette époque, il était aussi homme d’attaque. “Je faisais du chien défense en parallèle de mon activité de boulanger, puis je suis devenu l’entraîneur de la première brigade canine de Dunkerque. J’étais bénévole, je donnais un coup de main aux gendarmes. Quand la boulangerie où je travaillais a été reprise, je me suis dirigé naturellement vers les métiers de la sécurité. D’abord pour une association de Loon-Plage devenue entreprise en 1996 et que j’ai dirigée en m’associant avec le comptable jusqu’en 2001. J’aimais ce que je faisais mais j’avais envie de prendre mes propres décisions, d’être mon propre patron. J’ai donc décidé de me lancer en solo.” Bien lui en a pris.

La formation du personnel en plus. Responsable de deux salariés à ses débuts, Bernard Bouden dirige aujourd’hui une équipe de vingt hommes, dont trois maîtres chiens. Fidèle à son créneau – la sécurité (des bâtiments municipaux aux salles de fêtes en passant par mille et une manifestations à l’instar des bals de carnaval) –, il mise beaucoup sur la formation du personnel. CQP (qualification professionnelle) ; ISPS (sûreté portuaire), “celui qui m’a permis de décrocher l’un de mes plus gros clients d’aujourd’hui” ; SSIAPI (incendie) ; formations aux matières dangereuses… Tous les salariés sont formés au fur et à mesure de leur arrivée dans la société. Ainsi armés, ils élargissent leur champ d’intervention à la surveillance de magasins, “qui devient de plus en plus dangereuse”, l’événementiel où la mission des hommes de Sécurité nordiste est “de veiller à ce que tout se passe bien, et d’agir vite quand c’est nécessaire pour éviter que ça ne dégénère”, etc.

Bâtiments, installations portuaires, événementiel… Le métier a beaucoup évolué en dix ans. La règlementation est plus carrée, plus lourde, et c’est tant mieux, confie ce dernier. Nos agents ne sont plus des ‘gros bras petites têtes’ : ils doivent être réfléchis, posés, et en même temps être capables de très vite désamorcer une situation critique. C’est notre but.” Un objectif qui peut se traduire sur le terrain par la maîtrise d’une personne ou d’un groupe d’individus, la vérification d’installations portuaires, industrielles ou autres, le contrôle d’un système incendie, la surveillance des entrées d’usines, etc. “On travaille beaucoup sur le Dunkerquois mais pas seulement, poursuit Bernard Bouden, notamment pour tout ce qui touche à l’événementiel.” Sécurité nordiste a ainsi participé à sécuriser la visite de Frédéric Mitterrand à Ors, assuré la sécurité d’Alpha Blondy à l’occasion des Fêtes de l’Artois ou encore de la villa Yourcenar au mont des Cats. Mais même si la renommée de sa société n’est plus à faire, Bernard Bouden veut garder les pieds sur terre : “La concurrence est rude dans ce milieu. D’ailleurs, je n’ai jamais pensé à créer une deuxième entreprise. Ce qui compte c’est de tenir, ce qui n’est pas toujours facile, et de continuer à avancer.”