Une couverture "grande taille" pour les entreprises

L’assurance-crédit forme avec d’autres outils un des moyens pour les entreprises de faire face aux risques qu’elles rencontrent dans leur activité. Pertinentes quand les volumes sont conséquents, les assurances-crédits sont un filet bien utile pour envisager d’augmenter (de se développer ?) de manière à sécuriser leurs flux d’affaires. Résumé avec deux experts.

L'assurance-crédit est l’un des outils les plus pertinents des industries qui veulent assurer leurs activités, notamment à l’export. © ibravery
L'assurance-crédit est l’un des outils les plus pertinents des industries qui veulent assurer leurs activités, notamment à l’export. © ibravery

C’est l’un des outils les plus pertinents des industries qui veulent assurer leur activité, notamment à l’export. «C’est avant tout une couverture de créances clients contre les risques d’insolvabilité, commerciaux et politiques en France et à l’étranger», explique Laurent Lamoine, chargé d’affaires au Crédit coopératif Hauts-de-France (Groupe BPCE).  Cette dernière travaille en partenariat avec la Fédération des industries mécaniques et technologiques (FIM), elle-même s’appuyant sur la Coface à travers sa filiale CEMECA (Centrale de garantie des industries MECA). En cas de litige commercial, de défaillance du client, de risques géopolitiques, la couverture de la créance entre en jeu et permet d’être indemnisé jusque 90% du marché conclu.

Plus qu’une police, l’assurance-crédit s’avère être un couteau suisse affiné. Maxime Bagot, responsable commercial Hauts-de-France de la CEMECA, raconte : «La structure a été créée au début des années 1980 par et pour les industries qui voulaient se faire accompagner et se regrouper. C’est basé sur le principe d’une centrale d’achat qui travaille en étroite collaboration avec la Coface.» Et ça commence avant tout avec de l’information : «Sur tout client ou prospect, nous disposons de bases de données très importantes qui permettent aux dirigeants de voir clair», explique le cadre. 80 millions d’entreprises font partie des bases de données de la Coface.

Des données et des analyses en continu pour jauger les pays et les marchés

En effet, ce partenariat Coface permet aux usagers de la FIN de bénéficier d’une expertise pays ou zone très large. «Nous estimons les situations grâce au réseau des correspondants de la Coface présents dans 70 pays ; nous avons ainsi des études et des analyses de données qui nous permettent de juger de la qualité des clients et des prospects qu’entretiennent les entreprises assurées. Les informations remontent en continu et nous disposons d’évaluations permanentes. Dans des cas spécifiques, nous savons donner l’alerte quand c’est nécessaire», explique Maxime Bagot. Comme tous les services de ce type, les usagers des assurances-crédits s’appuient sur une plateforme dédiée où les encours sont suivis et permettent d’anticiper tout incident. Sur certains pays sujets à un embargo, les garanties ne sont pas possibles. Mais les exemples sont rares : Corée du Nord, Cuba, Yémen…

Indispensable à l’international

À l’international, les risques demeurent importants et restent une source d’inquiétudes pour les entreprises qui n’y sont pas mais qui peuvent jouer leur développement sur ce type de décision : une crise des paiements dans un pays, comme ce fut le cas à Chypre où, du jour au lendemain, toute transaction avec l’étranger (même dans l’espace européen) fut proscrite ; une dépréciation énorme d’une monnaie de paiement qui survient suite à une crise politique, un conflit, etc. Ce type de risque – l’imprévu – est couvert avec l’assurance-crédit. Ce type de dispositif permet d’assurer jusqu’au risque de fabrication : un client fait faillite alors que son fournisseur est en train de fabriquer le produit, l’assureur-crédit prend en charge les avances qu’il a dû faire.

En outre, l’assurance-crédit permet également, également sur option, de couvrir des litiges commerciaux «à travers l’indemnisation, mais aussi la mise à disposition d’un avocat, rappelle Laurent Lamoine. Le client doit prouver qu’il a fait diligence dans le recouvrement de sa créance avant que l’assureur-crédit ne prenne le relais». Conséquemment, le recouvrement fait partie du périmètre de l’assurance-crédit comme pourrait le faire un factor. À la différence qu’en cas de litige, le factor définance immédiatement et ne recouvrera la créance que s’il y est contraint (voir article “Factoring” ci-contre). «L’assurance-crédit est un peu plus cher que le factoring, mais le dispositif va beaucoup plus loin», conclut le cadre du Crédit coopératif.