Énergies

Une chaufferie biomasse pour alimenter le quartier de l’Europe à Saint-Quentin

Au fil des années, le réseau de chaleur du quartier de l’Europe à Saint-Quentin a connu de grandes transformations. Alors qu’auparavant, ce sont les énergies fossiles qui permettaient la production de chaleur, c’est aujourd’hui une chaufferie biomasse qui tourne à plein régime. Un changement opéré dès 2011.

En 2011, la municipalité a décidé de rentabiliser son réseau de chaleur. (c)Aletheia Press/ E. Chombart
En 2011, la municipalité a décidé de rentabiliser son réseau de chaleur. (c)Aletheia Press/ E. Chombart

Dans les années 60, le réseau de chaleur du quartier de l’Europe de Saint-Quentin était alimenté grâce à une usine d’incinération de déchets, couplée à une chaufferie au fuel lourd. Seulement, les temps changent. Avec le dérèglement climatique et les prix des factures d’énergies qui augmentent, les villes tentent de trouver des solutions pour produire des calories à bas prix, tout en respectant l’environnement.

Ainsi, Saint-Quentin a décidé de privilégier les énergies renouvelables. « En 2011, la ville a souhaité moderniser et réhabiliter son réseau de chaleur. La collectivité, suite à un audit, a décidé de créer une chaufferie bois de forte puissance. La ville était soucieuse de ne plus recourir exclusivement à une énergie fossile : le gaz », peut-on lire dans un communiqué du groupe Engie Cofely. 

Schéma de fonctionnement de la chaufferie biomasse. ©Engie Cofely

20 000 tonnes de bois nécessaires par an

Aujourd’hui, les dix kilomètres qui composent le réseau de chaleur du quartier de l’Europe sont alimentés par une chaufferie biomasse alimentée en bois déchiqueté (plaquettes et bois de scierie) à forte puissance. « Elle est composée de deux chaudières. L’une de trois mégawatts et la seconde de cinq mégawatts », détaille le groupe Engie Cofely dans une vidéo explicative. Les deux chaudières ne tournent pas toujours à plein régime, parfois seule celle de trois mégawatts est en marche, en fonction de la météo et des besoins.

Au total, 20 000 tonnes de bois sont nécessaires chaque année. Un approvisionnement local, puisque l’exploitant de la chaufferie s’est engagé à n’utiliser que du bois provenant d’un rayon de 50 à 80 kilomètres autour de Saint-Quentin. Selon les études d’impact, cette infrastructure permet d’éviter le rejet dans l’atmosphère 10 700 tonnes de dioxyde de carbone par an, soit l’équivalent de la circulation de 6 000 voitures.

L’exploitant de la chaufferie s’est engagé à n’utiliser que du bois provenant d’un rayon de 50 à 80 kilomètres autour de Saint-Quentin. (c)Aletheia Press/ B. Delabre

Cette chaufferie permet aussi d’alléger le porte-monnaie des consommateurs, car le recours à la biomasse octroie une plus grande stabilité des prix aux usagers. Pour finir, cet outil sert aussi d’outil pédagogique. Des visites sont organisées pour les publics scolaires et les particuliers. Une méthode écologique et économique qui, à terme, pourrait être étendue.